Cela faisait trois ans que les chants flamands n’avaient pas raisonnés à l’occasion de la Zangfeest, pour cause de crise sanitaire. Pour son retour actant la 83eme édition, près de 4000 personnes s’étaient réunies au Lotto Arena d’Anvers. Entre ambiance festive et discours politiques, il y en avait pour tous les goûts.
Orchestre, chants et danses, vaste programmation culturelle
C’est le groupe ukrainien Zoryanitcha qui inaugura cet après midi festif. Ses choristes et chanteuses avaient répété quelques chansons flamandes pour l’occasion. Une prestation remarquée, la voix de ces artistes étant brillante, mais c’est surtout l’émotion qui était de mise. Des applaudissements longs et forts illustraient le soutien flamand au peuple ukrainien, victime de la guerre depuis plus d’un an.

L’Ecosse occupa les esprits avec le groupe écossais Sarah et Allan qui interpréta Flower of Scotland, l’hymne de leur pays.
Plus tard, Roméo et Amaryllis Temmerman suivront, un duo aux accents modernes qui apporta un peu de légèreté. Puis ce fut la jeunesse qui connut les honneurs du public à plusieurs reprises. Les danseuses et le danseur de la troupe Are U famous donnèrent du rythme à cet après midi particulièrement quand ils furent accompagnés par le groupe populaire De Romeo’s. Le public eut aussi la joie d’entendre Kinderen zingen Breugel et de voir défiler les scouts du VNJ verbondskapel.
Comme cela se fait traditionnellement, les 3 hymnes sud-africain, néerlandais et flamand conclurent cette journée.
Les élections 2024 tapies dans l’ombre
Avant ces moments festifs de chants et de danses, c’est le discours introductif du président de la Zangfeest, Bart Fierens, qui marqua les esprits. Dans un contexte politique important pour la Flandre et son avenir en vue des élections qui se dérouleront en 2024. Elles seront multiples l’année prochaine. Outre les élections européennes qui concernent l’ensemble des pays membres de l’Union Européenne, la Belgique est concernée par les élections législatives, régionales et communautaires mais aussi provinciales et communales. Ce ne sont pas des élections à suffrage universel direct.
Bart Fienens en a profité pour lancer un pavé dans la marre aux dirigeants de mouvements flamands. Il interpella directement Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang présent dans la Lotto Arena. Mais aussi Bart De Wever de la N-VA, absent pour l’occasion. « Tom et Bart, prenez d’abord rendez-vous l’un avec l’autre, puis rendez-vous avec l’histoire. Le Mouvement flamand a eu plus qu’assez de patience. Réalisez votre déclaration de principes. […] « Oubliez ce que vous divisez, travaillez ensemble, travaillez ensemble pour diviser ce pays. Après cela, lorsque cela sera fait, chacun de vous pourra à nouveau suivre son propre chemin ».
Les Flamands de France mis à l’honneur
Un autre événement fit aussi sensation même s’il est plus anecdotique: la présence d’une trentaine de Flamands de France. A deux reprises, un projecteur atterrit dans le public mettant en avant ceux qui ont traversé la frontière pour marquer leur identité flamande. Cette nouvelle créa un enthousiasme marqué de l’ensemble du public.
Wido Bourel, que nous avons mis en avant avec son dernier ouvrage “Flandre, des questions qui dérangent”, était leur représentant. Devant tout l’auditoire, il fit passer le message d’une réelle volonté des Flamands de France de participer au mouvement d’une Flandre unie.

Après trois ans d’absence, l’événement fut un véritable succès, marqueur de l’existence d’une vraie identité flamande.
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Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine