Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires, nouveau groupe à l’AN

Dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, ce mardi 28 juin, coïncidant avec la quête d’un président pour le parlement, s’est orchestrée une métamorphose dans le paysage des groupes politiques. Adieu, le précédent « Libertés et Territoires », et place à une nouvelle entité baptisée, d’une formule quelque peu alambiquée, « Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires ».

La cohorte de 16 parlementaires qui composent cet assemblage hétérogène voit se côtoyer des visages familiers de l’enceinte législative. Profitant de cette tribune, ils se posent en rempart critique à la politique gouvernementale, tout en arborant l’étendard d’une contribution éclairée aux débats. À sa tête, Bertrand Pancher, lance l’élaboration imminente d’une charte éthique, pour graver dans le marbre les principes cardinaux de cette fratrie politique.

Diversité régionale et présence de l’UDI à leur côté

Ce groupe paritaire en nombre met en avant huit délégués de contrées lointaines et insulaires ; non seulement les trois députés de Corse, mais également une quintette de parlementaires venus d’horizons ultramarins, tels que la Guadeloupe, Mayotte, La Réunion et même l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon. En sus, le courageux Paul Molac, breton fier et défenseur coriace des dialectes de nos régions, s’aventure au sein de ce conglomérat.

Mais, voilà qui risque de pimenter l’atmosphère : les frères d’armes de l’UDI, avec entre autres Guy Bricout et son ancrage septentrional, marquent leur empreinte sur ce groupuscule. Soumettant Guy Bricout, Pierre Morel À l’Huissier et Jean-Luc Warsmann à la réflexion, le challenge est de taille : d’aucuns s’interrogent si l’identité propre autrefois cristallisée par « Libertés et Territoires » résistera à cette nouvelle confluence politique. Faut-il s’attendre à ce que la figure jacobine de Jean-Luc Mélenchon, flanqué de sa cohorte, suscite des désertions notables ?

Revendication corse : l’heure de vérité sonnera-t-elle à l’Assemblée ?

C’est avec une assurance inébranlable que Bertrand Pancher a clamé les aspirations autonomistes de l’île de Beauté devant ses pairs. Le sujet brûle les lèvres depuis les événements tragiques entourant le cas d’Yvan Colonna et les proclamations controversées du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en plein tumulte de mars dernier. Macron et son bras droit, faisant montre d’un art consommé de la dilatoire, ont distillé divers atermoiements pour esquiver toute résolution hâtive.

Désormais, avec les élections derrière et les alliances scellées, nul doute que la question corse cristallisera les attentions. Les membres de ce nouveau cercle, hétéroclite dans sa composition, devront afficher une unité de front pour négocier avec finesse et obtenir les garanties que les Corses attendent avec une âpre impatience.