Cela est assez rare pour ne pas être signalé. A l’Assemblée Nationale, fin novembre, discrètement, un amendement transpartisan a été déposé et même adopté. Son objectif: supprimer un article du projet de loi relatif à l’accélération à la production d’énergies renouvelables. Pour cela, on y retrouve des élus de presque tous les mouvements politiques présents à l’Assemblée Nationale.
Le gouvernement tente de prioriser systématiquement les projets d’énergie renouvelable sur la biodiversité
Le gouvernement tente le tout pour le tout vis à vis des énergies renouvelables même si elles sont intermittentes comme l’éolien. Quitte à détruire les espèces vivantes présentes dans la nature. L’article 4 du projet de loi illustre la volonté du gouvernement:

Par cette disposition, ces projets énergétiques répondent forcément à une « raison impérative d’intérêt public ». Aucune limite n’est posée. C’est cela qu’une grande partie des députés de l’opposition veut supprimer au nom de la biodiversité.

Pour les députés signataires de cet amendement, un projet énergétique pourrait être considéré comme prioritaire si il garantit un certain nombre de critères:
- assurer une décarbonation nette du mix
- participer à la sécurité d’approvisionnement
- compétitivité assurée
- protéger l’environnement
Selon eux, l’éolien n’y répond pas. Outre la question de la protection de la biodiversité, c’est aussi celle du patrimoine bâti qui est en jeu.
Des écologistes au RN, la défense de la biodiversité met tout le monde d’accord
Qui sont ces députés qui aspirent à limiter l’impact des projets énergies renouvelables? Ils sont de convictions politiques bien différentes voire totalement opposées. On y retrouve les députés du rassemblement national, Julien Dive proche de Xavier Bertrand mais aussi plus étonnamment Sandrine Rousseau, d’EELV. Ils sont environ 150 à avoir adhérer à cette proposition.

C’est ce nombre conséquent et cette appartenance à différents groupes politiques qui ont certainement aidé à l’adoption de cet amendement.
Une limite au moins posée dans cette volonté d’accélération folle, qui comme le disait le député communiste Sébastien Jumel, répond d’abord à des intérêts économiques.
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine