Le Front de libération nationale corse (FLNC) a fait diffuser un communiqué de presse de 4 pages hier soir auprès du journal Corse Matin. Ce sont les groupes de l’Union des combattants et du 22 octobre qui en sont à la signature.Le ton est ferme et les mots directs. Comme pouvaient le faire sous entendre des communications antérieures du groupe, c’est un retour à la violence qui est confirmée.
Hommage à Yvan Colonna
Ce sont les premiers mots du communiqué en corse, les seuls en leur langue hormis la signature traditionnelle, qui rendent hommage à Yvan Colonna.

Comme un rappel obligatoire et qui serait commun comme un fil conducteur des actions et revendications passées et à venir. On pouvait se douter que la mort du berger corse emprisonné sans solution de sortie sur le continent accentuerait la colère du mouvement national radical.
Ils viennent rapidement à commenter l’actualité politique corse. Gilles Simeoni tout puissant est fortement critiqué quant à sa volonté de centraliser autour de lui tous les pouvoirs. Technique qu’il a utilisée dans le cadre des législatives.

Pessimisme quant à l’avenir de la Corse
Ils font de même vis à vis de la vie politique française notamment quant à l’évolution de la composition de l’assemblée nationale. Le président français ne dispose plus d’une majorité absolue, le pays est instable. L’opposition est désormais représentée par le rassemblement national.

Sur plusieurs aspects politiques, tourisme, économie, logements, agriculture, artisanat, rien n’est fait en faveur des Corses. Ils dénoncent sur tous ces points une concurrence déloyale pratiquée par les français arrivant toujours de plus en plus nombreux sur l’île. Ils parlent de 5 000 arrivées par an. Les effets d’une mondialisation version corse.
Même sentiment quant à 2 éléments fortement attendus sur l’île:
- la vérité sur la mort d’Yvan Colonna,
- la suite des discussions avec la France.
Ils n’y croient pas et ne voient pas d’avenir positif à ces relations sans réelle ambition. Ils demandent à minima que soient appliquées les revendications historiques du mouvement:
- Reconnaissance officielle du peuple corse
- Mise en place d’une autonomie politique transitoire immédiate
- Accession à l’autodétermination dans un délai de 5 ans avec définition du corps électoral
Pour cela, il invite Gilles Simeoni à davantage d’ouverture vers les autres mouvements corses ou européens hors de France. Ils lui ont fait porter la responsabilité des discussions avec Gérald Darmanin qui doivent reprendre d’ici une dizaine de jours.

Confirmation de la reprise des actions violentes
Alors que la dernière revendication d’une action violente remontait à septembre 2021, ce communiqué confirme des faits connus ces derniers mois. Ils revendiquent 16 actions dont 2 contre des véhicules de police, 2 contre des entreprises de BTP. Le reste concerne des résidences de vacances ou bungalows.
Ce communiqué tombe à un moment délicat à la fois pour l’exécutif corse déjà sous pression des autres groupes nationalistes. Une nouvelle fois, il est visé par le FLNC qui lui met une pression encore plus forte que pour les responsables français.
Les semaines qui vont suivre seront scrutées de près et seront déterminantes pour l’avenir de l’île et de sa gestion.
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Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine