4 ans que la métropole européenne de Lille (MEL) cherchait un sponsor ferme pour le grand stade de Lille. Ce serait chose faite avec l’entreprise Decathlon, un des fleurons de l’association famille Mulliez (AFM). Les choses seront rendues officielles fin juin lors d’un conseil communautaire. A ce jour, la délibération reçue par les élus de la MEL comporte un espace vierge pour le nouveau nom du stade.
Le naming, pratique courante dans le football
Le nom du stade deviendrait donc Decathlon Arena. Mais quid du nom Pierre Mauroy donné lors de son décès en 2013? Il ne sera pas retiré mais positionné en dessous du nouveau nom. A cette époque, une pétition avait été lancée contre cette initiative très personnelle de la maire de Lille Martine Aubry. Outre des considérations d’ordre financier, les opposants n’avaient pas hésité à mettre en avant le désintérêt voire la méprise de l’ancien édile Lillois pour le football.
Decathlon rejoint d’autres entreprises qui ont accolé leur nom sur l’équipement footballistique d’une ville et d’un club. Le Mans fut le premier club, en 2011, à voir son nouveau stade devenir le MMA arena, du nom du célèbre assureur de la ville. Depuis, d’autres stades ont vu leur nom se commercialiser comme l’Allianz riviera à Nice, le stade Matmut- Atlantique à Bordeaux (devenu arkea arena depuis 2018), le Orange vélodrome à Marseille ou le groupama stadium à Lyon.
L’époque est au foot business et cela va jusqu’à la vente du nom de l’enceinte sportive. Est ce aussi innocent que cela? Quand des structures comme un club de foot, un industriel de la région et une collectivité publique négocient, cela parle forcément argent.
Une histoire de gros sous
Quand le stade prend son nom en 2013 en place de “Grand Stade” et comme déjà évoqué ci-dessus, une polémique était née. Pourquoi ce choix alors qu’il empêche l’achat du nom par une entreprise privée? Les contribuables lillois ont bien conscience et subissent le coût de cette enceinte sportive et de concerts. La MEL doit rembourser le constructeur jusque 2043. Alors quelques millions qui tombent chaque année pour voir apparaître sa signature sur la devanture du stade ne sont pas de refus.
La MEL a déjà par le passé scellé ce type d’alliance. En 2013 et 2018, 4 partenariats de sponsoring avaient été noués permettant à la collectivité d’engranger 2 millions par an. Mais avec ce contrat, on évoque la somme de 6 millions sur 5 ans. Si la MEL trouve d’autres sponsors, cela lui permet de compenser les 16 millions annuels versés au constructeur. Cela aurait coûté moins cher si la proposition de Bouygues constructions lors de l’appel d’offres avait été retenue (pour rappel 108 millions de moins). Nous avions abordé cette question mi février dernier grâce à la chaîne youtube les dessous de l’oligarchie. Mais c’est encore loin que ce qu’espérait la MEL a début de l’aventure comme le rappelle l’élu écologiste lillois Stéphane Baly.
Un léger soulagement pour la MEL et ses contribuables grâce à Décathlon qui appartient à la famille Mulliez qui bénéficie chaque année de subventions de la part de la MEL. Un bel exemple d’un prêté pour un rendu.
Crédit photo : wikipédia
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