Hier se déroulait le second tour des élections territoriales en Polynésie Française. C’est la liste indépendantiste de Oscar Temaru qui a remporté la victoire. Cette évolution politique, de premier abord, semble déterminante dans les relations des politiques locaux avec les représentants de l’Etat français. Mais les partisans d’un éloignement des relations avec la France pourraient vivre déchanter.
La liste Tavini huiraatira vainqueure
Les résultats furent annoncés par le ministre de l’intérieur. La liste du parti indépendantiste Tavini arrive obtient 44,3% des voix contre 38,5% des votes pour la liste autonomiste du président sortant Edouard Fritch (Tapura). A Here Ia, l’autre liste autonomiste récolte 17,2% des voies.
Cette avance donne une majorité absolue à l’assemblée territoriale à Tavini huiraatira avec 38 sièges sur les 57 possibles.
Oscar Temaru qui menait son groupe indépendantiste est un connaisseur de longue date de la vie politique polynésienne. Il a été président à plusieurs reprises de la Polynésie Française et président de l’assemblée en 2008 et 2011. Parallèlement, il est maire de la commune la plus peuplée, Faaa qui est proche de Papeete.
Un véritable espoir pour les indépendantistes. Cependant, ce n’est pas Oscar Temaru qui prendra la main mais Moetai Brotherson, son gendre et député NUPES. Ce qui pourra freiner les actions de contestation vis à vis de l’Etat français.
Pour Moetai Brotherson, indépendantiste modéré, “l’indépendance n’est pas pour de suite”
Il avait été transparent lors de sa campagne sur la question de l’indépendance. Un référendum d’autodétermination est prévu « dans dix à quinze ans », selon lui. « Je n’ai aucun problème à travailler avec l’État et ça ne va pas changer demain », a poursuivi l’élu.
Ces propos ont eu pour effet d’énerver l’aile la plus dure de son mouvement. Les réactions de Jean Luc Mélenchon et de Gérald Darmanin n’ont pas dû calmer leur ardeur.
Le leader de la France Insoumise a évidemment félicité celui qui fait partie du groupe parlementaire de la France Insoumise.
Quant au message du ministre de l’intérieur, son message se veut optimiste et positif.
Que fera Moetai Brotherson qui risque de se retrouver pris entre le marteau et l’enclume?
Crédit photo: assemblée nationale
Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine