Un nouvel épisode de tension entre Corse et continent s’est installé. La justice vient d’interdire l’usage de la langue corse au sein de l’hémicycle de l’Assemblée de Corse. Pendant ce temps là, un traitement favorable était accordé à l’écriture inclusive au sein de la mairie de Paris.
L’ex préfet Lelarge ne veut pas se faire oublier; la langue Corse non reconnue
Le tribunal administratif de Bastia a validé, le 10 mars, les deux recours déposés contre le règlement intérieur de l’Assemblée de Corse. Initiés par l’ex préfet de Corse, Pascal Lelarge, ils ont abouti rendant son article 2 non conforme. En cause, l’inscription de la langue Corse au même titre que le français comme langues reconnues dans les débats entre élus.
L’origine de cette action remonte à février 2022. Soit quelques jours avant le départ du préfet et le lendemain d’un énième épisode houleux entre représentant de l’Etat français et exécutif corse. Dans un courrier adressé à Marie-Antoinette Maupertuis, il avait jugé irrecevable la modification du règlement intérieur de l’Assemblée de Corse voté le 16 décembre 2021. Il en avait profité pour rappeler que les langues régionales appartenaient au patrimoine de la France et que le français est d’usage dans les institutions et administrations.
Les élus de la majorité autonomiste ont d’ores et déjà annoncé “adopter une position commune face à la situation juridique et politique créée par le jugement du tribunal administratif de Bastia, saisi par un recours de l’Etat”.
Des jeunes militants nationalistes ont occupé ce matin le tribunal administratif de Bastia pour protester contre cette décision.

A noter que le préfet Lelarge s’était aussi offusqué de la notion de “peuple Corse”, rappelant la sacro-sainte “la France est une et indivisible”.
L’écriture inclusive compatible avec la langue française
Dans la capitale, le tribunal administratif de Paris s’offusque moins face à un recours contre deux plaques commémoratives écrites en écriture inclusive. Elles sont pourtant installées à l’entrée de l’hémicycle du Conseil de Paris.
L’association Francophonie Avenir avait déposé un recours pour que Anne Hidalgo les retire au motif que cela n’était pas du français.

Mais dans ce cas, tolérance est de mise. «L’écriture inclusive ne méconnaît pas la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française» ni «aucun autre texte ou principe», selon le tribunal administratif de Paris.
Pourtant, cette méthode est largement contestée par des experts, professeurs et même par la bien- pensante Académie française.
Quant aux conséquences dramatiques, elles ont été analysées par Sami Biasoni, docteur en philosophie et co-auteur de Malaise dans la langue française. Cette méthode remet, selon lui, en cause le fonctionnement de la société.
L’écriture inclusive apparaît donc bien plus un poison que l’utilisation d’une autre langue dans une institution publique. Refuser l’usage du Corse aux Corses revient à nier leur identité quand l’écriture inclusive détruit encore un peu plus celle des Français. Tout comme le ministère de l’intérieur, la justice adopte un traitement différencié selon les causes concernées.
Crédit photo: DR
Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine