L’idée trotte dans la tête de Ben Weyts, ministre flamand de l’éducation, membre de la NVA. En cause, les résultats des tests annuels passés par les élèves en dernière année de maternelle. 14% d’entre eux ne maîtrisent pas suffisamment le néerlandais, langue parlée dans les écoles. Les résultats sont encore plus sévères dans les grandes villes d’Anvers, Gand et Bruxelles.
Alors pour le ministre, il faut taper au porte monnaie des parents qui ne participeraient pas à l’apprentissage du néerlandais auprès de leurs enfants. Par exemple, en diminuant ou supprimant l’équivalent des allocations familiales. Les parents de nationalité étrangère sont particulièrement visés. Le fait que leurs enfants parlent, parfois exclusivement, une autre langue à la maison les handicapent à l’école.
Les socialistes en soutien de la NVA
Il y a une semaine, le président des socialistes flamands, Conner Rousseau, dénonçait une proposition “débile”. Mais depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Car sur le fond, dorénavant, il considère possiblement négociable de mettre en place cette mesure.
Il est allé même plus loin que le ministre. Selon lui, il pourrait tout à fait être envisageable d’obliger les parents à suivre des cours de néerlandais. Quant aux sanctions financières, l’idée est de reverser les allocations aux établissements scolaires concernés par des enfants en difficulté.
Ce revirement a fait réagir les autres mouvements de gauche dont les écologistes outrés par ces idées de sanctions Selon eux, les seuls qui seraient pénalisés seraient les enfants, déjà plus en difficulté que la moyenne des enfants scolarisés.
Quant au Vlaams Belang, ses cadres sont tout à fait d’accord avec ces propositions et pourquoi pas aller plus loin selon eux.
La coupure des allocations familiales: un sujet tabou en France
Les mouvements de gauche de l’autre côté de la frontière sont optimistes quant à l’issue de ces propositions. Elles seraient inconstitutionnelles.
En France, la question de la sanction via une coupure des allocations familiales a souvent été abordée sans être concrétisée. Mais elle ne l’est pas vis à vis de l’apprentissage du français. Ce sont les familles de mineurs délinquants qui sont régulièrement visées. Mais pour l’instant, aucun dirigeant politique n’a eu le courage de l’appliquer.
N’oublions qu’à une certaine époque, les familles étaient sanctionnées et réprimées de parler flamand, breton ou corse.
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine