Hier, nous revenions sur une délibération en commission permanente du conseil régional jeudi dernier et qui a fait polémique. 170 000 euros, étalés sur 3 ans, ont été attribués à la fédération “Stop Éoliennes Hauts-de-France”.
Nous nous étions alors déjà interrogés sur 2 points:
- la rapidité dans l’attribution de cette subvention,
- la légalité de cette aide qui constitue un outil pour aller à l’encontre de décisions prises par des représentants de l’Etat.
Deux autres aspects davantage politiques ont retenu notre attention et qui soulèvent des incohérences dans ce choix de la collectivité.
Des études d’impacts non financées précédemment
Le cadre d’action de la Fédération Stop Eoliennes Hauts-de-France est large. Outre une aide aux associations adhérentes lors d’actions en justice, elle va pouvoir également accompagner les associations qui initieraient des études d’impact. ” Elle vise ainsi à apporter son soutien aux associations qui luttent contre les projets éoliens lors des enquêtes publiques, en justice et par des études sur les nuisances.”
Les nuisances évoquées peuvent être de plusieurs ordres:
- perte de valeur des biens immobiliers à proximité des éoliennes
- conséquences sur la faune et la flore
- étude sur la pollution liée au montage et démontage des éoliennes
- mais aussi impacts sur la santé
Beaucoup de citoyens parfois regroupés dans des associations ont dénoncé les maux subis par ceux qui habitent près des monstres de fer. Maux de tête, acouphène, problèmes de sommeil, eczéma et même problèmes cardiaques auraient été détectés. Or, des demandes de financement de ces études auraient été demandés au président de région. L’association SOS danger éolien basée dans l’Aisne dispose d’éléments probants sur le lien entre éolienne et dégradation de la santé. Par la voie de sa présidente, Valérie Bernardeau, des études d’impact ont été demandées. En vain.
Cette demande avait été relayée par le groupe Rassemblement National lors du mandat précédent. Xavier Bertrand s’était toujours arrangé pour ne pas répondre directement à cette sollicitation. Pourquoi réagir maintenant ?
Il est à noter que le président de région met davantage en avant l’aide financière apportée aux associations qui mèneront des actions en justice par rapport aux études d’impact.
Incohérence de certains membres de l’exécutif régional vis à vis de l’éolien en mer?
La Fédération Stop Eoliennes Hauts-de-France ne regroupe quasiment que des associations luttant contre l’éolien terrestre. Mais elle compte également dans ses rangs l’association Vent Debout qui lutte contre le projet éolien en mer de Dunkerque.
On y apprend au passage qu’une répartition de la subvention se fait de manière égale entre les structures adhérentes.
Or, Xavier Bertrand compte dans sa majorité des élus qui le sont également à la communauté urbaine de Dunkerque. Sylvaine Brunet et Franck Dhersin sont membres de l’institution dunkerquoise dont les membres se sont rangés derrière Patrice Vergriete qui est favorable au déploiement des éoliennes sur leur territoire.
De manière plus générale, la position de l’exécutif régional n’a jamais été clair comme de l’eau de roche sur l’éolien en mer. Mais en l’espèce, c’est une position incohérente.
Cette subvention a fait parler, réagir positivement, négativement. Mais l’origine de la décision pose question. Serait ce un coup de com avant les législatives? Il ne reste plus que cela à Xavier Bertrand de nouveau membre des Républicains en désuétude totale.
Crédit photo: capture BFM
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine