Le 29 décembre, se tenait l’audition d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la santé à l’assemblée Nationale. La commission des lois l’entendait dans le cadre du projet de loi “Renforcement des outils de gestion de la crise sanitaire”. Y est notamment prévu le passage du pass sanitaire en pass vaccinal. Les députés inscrits pouvait lui poser des questions. Ce fût le cas de Sébastien Huygue quant à la mise en place de franchises médicales spéciales pour les non vaccinés. Cette proposition a été rejetée.
Suite à cette audition, place à la présentation des amendements déposés par les députés de tout bord politique. La France Insoumise, mouvement de Jean Luc Mélanchon se distingua, notamment son jeune député du Nord, Ugo Bernalicis.
Ce fût une véritable bataille qu’il livra au rapporteur de la loi, également député de la région: Jean Pierre Pont. L’attitude de ce dernier a provoqué parfois la colère du député LFI; la colère d’autres députés aussi. Froid, n’apportant quasiment aucun développement au refus des amendements proposés par ses adversaires, il est apparu comme détaché. Pourtant, aucune proposition de loi n’est jamais allée aussi loin en matière de restrictions de libertés et de stigmatisation d’une population non vaccinée.
Avec un aplomb certain, Ugo Bernalicis a déroulé son opposition aux mesures du gouvernement,
- pass vaccinal
- contrôle de l’identité par les restaurateurs,
- arrêt de la gratuité des tests
- aggravation des sanctions contre les détenteurs de faux pass
- le danger pour la bonne tenue de l’élection présidentielle
- et surtout la stigmatisation des non vaccinés qui seraient à l’origine de tous les maux.
Aucune réaction du rapporteur des lois, voire une lassitude sauf au moment de parler des non vaccinés “on ne lâchera pas les 6 millions de non vaccinés”.
Mais le sujet qui a irrité les opposants à cette loi: le traitement des enfants et des adolescents qui vont être contraints de présenter un pass vaccinal juste pour aller pratiquer leur activité sportive, de la musique. Ugo Bernalicis a, avec ses collègues, demandé l’exclusion des enfants de cette obligation. Il estime incohérent que certains enfants ne pratiquent plus de sport alors que le but soi-disant recherché du pass vaccinal est la santé. D’une manière froide, Jean Pierre Pont, commence réellement à s’irriter des confusions de sa propre majorité . Il déclare alors pour clore le débat: “pas d’alternative, c’est la santé et le sport, pas d’alternative, c’est la vaccination et le sport”. Venant d’un médecin, cela n’a rien d’étonnant.
Il aurait été intéressant de savoir ce que Jean Pierre Pont aurait voté quand il appartenait encore à l’UDI qu’il a quitté il y a seulement 4 ans pour une investiture En Marche.
Est ce pertinent qu’un député de 71 ans soit le rapporteur d’une loi qui ne protège pas les plus jeunes? Lisant ses fiches, devant être aidé de son assistant, il avait l’air en peine dans ce rôle. Ce qu’a sans doute compris Ugo Bernalicis.
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2021. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine