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Covid 19: le CESER Hauts de France conseillé par un partisan d’Emmanuel Macron

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Le CESER, conseil économique, social et environnemental des Hauts de France s’est livré à un exercice peu habituel : le traitement d’un sujet sous forme de mémo. Le sujet choisi n’est pas mince : le COVID.

C’est par sa Commission Santé, Sport, Lien social, Cadre de vie intéressée par les questions relatives à la Santé qu’il a jugé utile de produire un mémo sur le Covid-19 le 17 novembre dernier. Le travail a été élaboré avec la collaboration du professeur Philippe Amouyel.

Qui est ce professeur, caution scientifique du CESER ?

Il est Chef de service de santé publique, épidémiologie, économie de la santé et prévention au Centre hospitalier universitaire de Lille. Il est originaire de la région et a notamment été directeur de l’institut Pasteur de Lille de 2002 à 2011. Il est actuellement directeur de la fondation contre la maladie d’Alzheimer.

Comme beaucoup de médecins épidémiologistes, il est intervenu publiquement sur la situation sanitaire dans plusieurs médias depuis plusieurs mois. Il s’est exprimé sur l’utilité de la 3eme dose de vaccin particulièrement pour les publics les plus fragiles, le maintien des gestes barrière et du port du masque et contre la vaccination obligatoire.

Des convictions politiques assumées en faveur d’E Macron

Outre ses convictions en matière de santé, il ne cache pas ses convictions politiques. Son compte twitter regorge de partages orientés : des posts d’Olivier Véran, ministre de la santé, Violette Spillebout, candidate En Marche lors de l’élection municipale 2020 à Lille et désormais conseillère municipale et surtout du compte « Comité soutien Grand Lille ». Qu’est-ce que ce comité ?

C’est tout simplement le comité local de soutien à Emmanuel Macron pour sa réélection à la tête du pays. En en prenant la tête, Philippe Amouyel affiche clairement son investissement politique.

Pas étonnant donc que lors du débat organisé par ce comité le 15 novembre dernier, ce même « professeur » ait été aussi catégorique sur l’action du gouvernent sur le covid :

copie écran compte twitter comité soutien Grand Lille

De quoi se poser de réelles questions sur son objectivité lors de ses prises de parole publiques sur les plateaux TV ou radio ?

Outre ce professeur, le nom de Yvonne Toussa est mentionné en 1ere page du document. Elle est membre du CESER et adjointe au maire dans la commune de Croix dont l’édile est un soutien de….Xavier Bertrand.

Prévention…vraiment?

Pour revenir à cette note du CESER Hauts de France, le titre est significatif : « COVID, mieux vaut prévenir que guérir ». Or, c’est bien une des critiques principales et premières manifestées par les soignants et les habitants vis-à-vis du gouvernement : pas de masques disponibles au début de la crise, pas de tests lorsqu’ils auraient pu permettre de connaître réellement les personnes atteintes du virus et retard dans la mise à disposition des vaccins.

Etonnante aussi cette affirmation sur la circulation du virus, comme n’hésitaient pas à le dire les porte paroles du gouvernement en mars 2020, « le virus n’a pas de passeport ». N’oublions pas que les dirigeants français avaient refusé de fermer les frontières permettant à des milliers de personnes de réussir à poser le pied sur le territoire national alors même que les français ne pouvaient, eux, sortir à plus d’1 kilomètre de chez pendant plusieurs semaines lors du 1er confinement.

La question de l’origine du covid-19 (page 5) omet l’hypothèse, désormais admise même par la presse subventionnée, d’une erreur commise au sein d’un laboratoire de Wuhan.

En page 6, sont énumérés les lieux dans lesquels chacun peut se contaminer…sans évoquer l’incohérence de la politique du pass sanitaire obligatoire dans un TGV mais non dans un TER, le bus ou encore le métro

Le mémo met en alerte ceux qui pourraient croire que le covid-19 n’est qu’une simple grippe. Ce rappel n’est pas inutile quand on se souvient de tous ces médecins, politiques qui, pendant plusieurs mois, ont minimisé la teneur de la maladie. Ne nous a-t-on pas permis de voter aux élections municipales 4 jours seulement après le début du confinement en mars 2020 ? Le président de la république n’avait il pas incité les français à sortir comme il l’avait fait en se rendant à une pièce de théâtre avec son épouse en janvier 2020 ? Tout faisait penser que ce n’était pas pire qu’une grippe.  

« Les vaccins sont le fruit d’une recherche et de tests conformes à des protocoles très stricts et la mise sur le marché d’un médicament se fait selon le processus décrit ci-après par l’OMS » Aucune mention quant au fait que les vaccins qui sont, pour la plupart, en phase expérimentale jusque 2023. Pourtant il y a quelques semaines, cela a été rappelé par Matthieu Molimard, chef du service pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux. La phase 3 de Moderna est prévue jusqu’en 2022, celle de Pfizer jusqu’en 2023. “La phase 3 n’est pas totalement terminée car il reste à déterminer le temps d’efficacité du vaccin et la persistance des anticorps, l’éventuel besoin de faire une dose de rappel et au bout de combien de temps. Il est encore trop tôt pour avoir de telles données, la vaccination étant encore récente. C’est pour cela que les phases 3 doivent se terminer en 2023 pour Pfizer”

L’objectif non sanitaire du pass sanitaire

Ce mémo ne pouvait pas faire l’impasse sur le pass sanitaire et les motifs de sa mise en place. Alors qu’on attendait un objectif sanitaire pour le justifier, la démonstration est finalement toute autre : « son entrée en vigueur a permis l’augmentation des vaccinations sur le territoire. Il est l’un des prémices au retour à la vie d’avant, à laquelle tous les français aspirent. ». Par conséquent, le pass sanitaire est en fait l’outil pour inciter à la vaccination. Il y a là similitude aux propos de  Prisca Thevenot, porte parole de LREM lors de l’émission Morandini live du 2 novembre sur Cnews auxquels Florian Philippot avait fortement réagi. Selon lui, dans ce cas, la constitution n’est pas respectée selon la décision prise par l’institution le 5 août 2021. La constitution établit qu’un acte médical ne peut être effectué sans le consentement libre et éclairé du patient (L1111-4) et, selon la résolution 2361 du Conseil de l’Europe au paragraphe 7.3, il faut « s’assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n’est PAS obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement ».

En mettant bout à bout les observations, les conseils et les informations, ce document ressemble à la fois à un guide anti fake news sur le covid. Cet objectif ambitieux est quelque peu terni par ses acteurs dont l’environnement politique peut interroger. Davantage quand on observe la définition du CESER selon l’article L4134-1  du code des collectivités territoriales Le CESER “a pour mission d’informer le conseil régional sur les enjeux et conséquences économiques, sociaux et environnementaux des politiques régionales, de participer aux consultations organisées à l’échelle régionale, ainsi que de contribuer à des évaluations et à un suivi des politiques publiques régionales »…Les habitants de la région informés par un soutien d’Emmanuel Macron ? cela ferait il de Xavier Bertrand un Macron-compatible ?

Le miroir du Nord, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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