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Les soutiens politiques régionaux n’ont pas été entendus sur le sort de l’usine Buitoni qui ferme ses portes

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La mauvaise nouvelle est tombée ce matin: l’usine Buitoni de Caudry arrêtera son activité prochainement comme annoncé ce matin aux 140 salariés. Cette décision fait suite à la fermeture temporaire datant du 3 mars dernier causée par une baisse de la production. Le Cambrésis et le Catésis souffrent décidément économiquement et auront du mal à se remettre des fermetures successives. N’oublions pas que Tereos à Escaudœuvres se dit en mauvaise posture, pire encore du côté de l’entreprise de bricolage, Sainthimat à Caudry.

Les grands groupes industriels plus forts que les hommes politiques? Nestlé plus fort que l’Etat et les conseillers régionaux réunis? L’issue pour les salariés y ressemble.

L’usine Buitoni ne se serait pas remise du scandale alimentaire de mars 2022

C’est l’argument du groupe Nestlé pour fermer l’usine. Le scandale alimentaire sur les pizzas Fraich’up révélé en mars 2022 avait abouti à la mort de deux enfants. Fin mars, le lien avait été établi avec la présence de la bactérie E coli dans les produits. Des images révélées par des ex salariés montraient l’horreur des locaux, saleté à outrance, non conformité avec les règles d’hygiène de base. Le tribunal judiciaire de Nanterre va examiner le 9 mai une demande d’indemnisation à hauteur de 250 millions d’euros adressée au groupe Nestlé, assigné pour « faute lourde » par 55 victimes du scandale sanitaire des pizzas Buitoni de la gamme Fraîch’Up.

Mais la fermeture de l’usine est un choix économique du groupe Nestlé, dont les résultats sont excédentaires. Comme l’indique le journal La Tribune il y a quelques semaines, “En 2022, la croissance organique de Nestlé, un indicateur très suivi des analystes pour évaluer ses ventes hors effets de changes mais aussi acquisitions et cessions, a retrouvé un niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis la crise financière de 2008, à 8,3% alors que le groupe a, comme ses concurrents, augmenté ses prix pour compenser l’inflation.” Nestlé avait donc les reins assez solides pour sauver l’usine de Caudry. Cette dernière connaît des résultats en pleine dégringolade.

Le choix final revient au groupe et non seulement à l’entreprise première concernée. A ce jour, le groupe a annoncé que les 140 salariés se verraient proposer un reclassement interne.

Au Conseil régional, les élus de tous bords politiques en soutien aux salariés

Deux motions ont été déposées en soutien aux salariés de Buitoni par des élus locaux. Serge Siméon, élu UDI soutien de la majorité régionale et Mélanie Disdier du rassemblement national, ont présenté successivement leurs propositions. Mêmes objectifs, mêmes soutiens exprimés, pour une fois l’ensemble des élus était d’accord. Les élus de gauche ainsi que le RN ont donc voté favorablement la motion de l’UDI. En revanche, démagogie constante de la majorité et de l’opposition de gauche, la motion du RN a été rejetée. Pourtant, elle semblait davantage structurée d’un point de vue des propositions économiques.

Xavier Bertrand a bien tenté d’éviter cette situation en incitant Mélanie Disdier à retirer sa motion, ce qu’elle refusa. Quand le RN, par la voix de Philippe Eymery, propose une motion transpartisane, le président du conseil régional l’envisage seulement si le RN retire sa motion. Encore l’illustration que l’intérêt général et surtout celui des salariés de Buitoni, compte moins que la démagogie politique. Les 140 salariés apprécieront.

Crédit photo : DR

Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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