La réforme des retraites a été votée suite au rejet des motions de censure déposées contre le texte. Les manifestations et grèves qui occupent l’actualité et surtout les rues de France ne se sont pas arrêtées pour autant, bien au contraire. Les violences sont de plus en plus grandissantes et les forces de l’ordre sont à la manoeuvre de manière décomplexée.
Et quand un député interpelle Gérald Darmanin sur des violences sexuelles qui auraient été opérées sur des jeunes femmes, le ministre de l’intérieur ne change pas de discours. C’est un soutien franc et entier aux forces de l’ordre.
La non réponse du ministre de l’intérieur face aux plaintes déposées pour agression sexuelle
La séance des questions au gouvernement qui s’est déroulée hier était une occasion supplémentaire de parler réforme des retraites. Mais la loi étant votée, ce sont les manifestations qui ont occupé le temps de parole de plusieurs parlementaires de gauche. Notamment celui d’Andy Kerbrat, député LFI de Loire Atlantique. Il a expliqué l’objet des plaintes déposées par quatre jeunes femmes suite à des violences subies par les forces de l’ordre le 14 mars dernier. Alors qu’elles se trouvaient dans un barrage filtrant, elles ont été fouillées au corps. Mais selon elles, “au moins une fonctionnaire de police, aurait commis des agressions sexuelles et non pas une palpation de sécurité“, a indiqué Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes.
Outre ces actes violents, ce sont aussi les propos tenus qui choquent. “Faut que je fouille dans ta culotte“, “t’es sale, ça me dégoûte, tu sens mauvais“, “je vais te fouiller dans la chatte“.
Malgré la gravité des faits relatés, Gérald Darmanin a botté en touche. Sa réponse n’a été qu’une ode aux policiers, courageux face aux casseurs. Il a même joué la touche sentimentale en évoquant un gendarme opéré au moment même du déroulement de la séance. Mais aucun mot vis à vis des plaintes déposées et surtout vis à vis des potentielles victimes.
Décidément, la considération de ce gouvernement envers les femmes victimes de violence n’est pas à la hauteur de la communication opérée quotidiennement. Marlène Schiappa, dédiée à cette question, n’a pas été offusquée de l’attitude de son collègue Darmanin. En revanche, elle a quitté l’hémicycle quand Adrien Quatennens, député du Nord a pris la parole. Autre exemple de l’offuscation à géométrie variable de ce gouvernement.
Ugo Bernalicis demande le démantèlement de la BRAV-M
Depuis quelques jours, les manifestations sont occupées par un corps de police particulier: les BRAV-M. Créées en 2019, les brigades de répression de l’action violente motorisées sont présentes pour empêcher les débordements. Fortement décriées lors des épisodes des Gilets Jaunes, ces policiers circulent par deux sur une moto, munis de matraques et souvent cagoulés.
Leurs interventions sont souvent musclées et dénoncées notamment par la ligue des droits de l’homme. Il y a quelques jours, une vidéo devenue virale montre un de leurs membres taper un manifestant qui se claque la tête au sol et laissé comme tel.
Trois députés demandent à titre provisoire le démantèlement de cette brigade spéciale. Ugo Bernalicis ainsi que Thomas Portes et Antoine Léaument, membres de la France insoumise, ont écrit à Gérald Darmanin ce matin. Inquiets des violences graves qui se déroulent depuis des jours, ils estiment que la BRAV-M ajoute de l’huile sur le feu et donne une image négative de la France.
Mais les manifestations sont composées principalement de gens qui travaillent, qui se lèvent tôt le matin, la France des Gilets Jaunes, sur laquelle les gouvernements Macron tapent. A quand la BRAV-M dans les cités, dans les banlieues gangrénées par la violence et le trafic de drogue? Deux poids, deux mesures, une habitude de Gérald Darmanin.
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Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine