Accueil Minorités régionales Il y a 1 an, Yvan Colonna perdait la vie et la...

Il y a 1 an, Yvan Colonna perdait la vie et la Corse s’embrasait encore un peu plus

167
0

Le 21 mars 2022, après une violente agression et près de 3 semaines de coma, Yvan Colonna décédait. La colère qui avait gagné l’Ile de Beauté dès le 2 mars s’accentuait alors. Depuis, la situation a peu changé. Les relations avec les représentants français se sont depuis fortement tendues. La commission d’enquête parlementaire permettra t’elle de répondre à la volonté première des insulaires: connaître la vérité sur les circonstances de la mort d’Yvan Colonna?

Yvan Colonna, dans toutes les têtes, dans toutes les revendications des Corses

Depuis un an, le souvenir d’Yvan Colonna n’a pas tari. Les militants nationalistes sont en première ligne pour empêcher l’oubli.

Les plus jeunes d’entre eux participent à de nombreuses actions dans lesquelles ils rappellent le besoin de vérité dans le drame survenu en mars 2022. Lors de la 19 eme édition des “Scontri Internaziunali di a Ghjuventù in Lotta” fin février, les syndicats étudiants nationalistes ont rendu un hommage poussé à Yvan Colonna. Comme l’indiquait Anna-Dea Prosperi, militante au sein de la Ghjuventù Indipendentista ” c’est un fait indéniable, l’assassinat d’Yvan Colonna, et la forte mobilisation qui en a suivi, ont marqué un tournant historique dans l’engagement nationaliste et indépendantiste des jeunes Corses. C’est un événement qui a marqué et marquera notre histoire, un événement porté par la jeunesse.

Mais un autre type de manifestation a fait son apparition depuis quelques mois: des attentats contre des biens matériels. Y figurent des tags à l’effigie du berger de Carghése. Plus de 20 attentats ont été déclarés depuis l’été dernier. Le 7 février 2023, se déclare officiellement le Ghjuventù clandestina corsa (GCC), groupe clandestin. Il revendique 17 attentats depuis août 2022. Depuis d’autres actes de violence ont été comptabilisés. Encore il y a deux jours, trois villas en construction ont été détruites par des explosions, au Golfe de Lava. Sur l’une d’entre elle, les autorités y trouvèrent de nouveau des tags “Pà Yvan”.

Nouvelle révélation récente de la commission d’enquête parlementaire

Le 2 mars dernier, un an après l’agression du berger corse, nous vous faisions un point sur l’avancée des travaux de la commission d’enquête parlementaire. Menée par Jean-Felix Acquaviva, député autonomiste, les informations délivrées posent de plus en plus de questionnements sur les circonstances réelles de l’agression de Franck Elong Abé.

Le 9 mars dernier, le président de la commission d’enquête interpellait Jean Castex, ancien premier ministre de manière brute. Nous apprenions alors que des preuves matérialisées par des échanges entre préfets, existaient quant à une possible vengeance d’Etat contre Yvan Colonna. Ce qui expliquerait les refus systématiques de lever son statut de détenu particulièrement surveillé mais aussi de rapprochement à Borgo.

Depuis, d’autres révélations ont été communiquées par Jean-Felix Acquaviva et Laurent Marcangeli, député corse du groupe Horizons et rapporteur de la commission. Elles tournent autour de l’utilisation de l’outil de gestion destiné aux informations des détenus. On y a appris qu’aucune mention n’apparaissait dans cet outil concernant Franck Elong Abé depuis le 29 janvier. Pourtant, cet islamiste radicalisé est suivi comme le lait sur le fait. Manque de rigueur, négligence? Pourquoi pas?

Mais une surveillante va révéler qu’elle avait noté la veille de la mort d’Yvan Colonna, le résumé du comportement de l’islamiste. Alors qu’il était en présence de deux autres détenus, la phrase “je vais le tuer” a été prononcé. En outre, il a vidé sa cellule quelques heures plus tard. Or, ces informations précieuses n’apparaissent dans la base de données? Ont elles été effacées? Si tel est le cas, qui peut les effacer? Quel niveau de responsabilité faut il avoir pour avoir accès à cette fonctionnalité dans l’outil?

Un peuple Corse déterminé qui ne lâchera pas jusqu’à la connaissance de la vérité

Les élus corses mais le peuple Corse tout entier ne lâcheront pas sur ce besoin de savoir ce qui s’est réellement passé. La succession d’informations plonge les esprits dans une possibilité de complot orchestrée par les dirigeants politiques français.

Yvan Colonna, trop résistant à la police française qui s’est sentie insultée par une cavale pendant 4 années? Un ministre de l’intérieur, en la personne de Nicolas Sarkozy à l’époque, prêt à tout pour venger la famille du préfet assassiné? Yvan Colonna aura payé sa peine plus que de raison…jusqu’à la mort.

Crédit photo: DR

Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Article précédentFootball: l’ex joueur de Valenciennes, Steve Savidan, dénonce la gestion du VAFC
Article suivantPatrick Artus, l’économiste lillois n’a pas vu venir la crise des subprimes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici