Pour beaucoup, les Gilets Jaunes sont un vieux souvenir. Nous sommes loin des occupations des ronds points de novembre 2018 mais le mouvement existe toujours. Un syndicat dédié s’est constitué dans plusieurs grandes entreprises de la région dont Amazon.
Le 7 mars dernier, jour de manifestation partout en France contre la réforme des retraites, son représentant dans le Pas-De-Calais, Christophe Morel, est à Paris pour occuper le terrain. A cette occasion, il s’est exprimé sur les autres syndicats et le moins que l’on puisse est que ça fait mal.
Les syndicats seraient complices des dirigeants politiques en place
Christophe Morel revient sur des faits et situations vécus lors de rencontres patronales avec les autres syndicats. Selon lui, les grands syndicats mangent dans la main des patrons et des politiques. Pire, ils tenteraient d’acheter les Gilets Jaunes pour assurer la mise en place d’accords d’entreprises.
Pour justifier ses propos, il remonte plus loin dans le temps. Il constate que depuis 40 ans, les avantages sociaux des salariés se réduisent comme peau de chagrin. La raison principale: les syndicats représentatifs ne font plus leur travail.
Il y aurait peu d’espoir pour l’issue du vote de la réforme des retraites. Christophe Morel est certain que tout a été négocié à l’avance entre politiques et responsables syndicaux. La réponse sera bientôt connue.
Le syndicat Gilets Jaunes, unique en son genre dans son financement
Le syndicat des Gilets Jaunes a commencé à se structurer fin 2021. Il est désormais présent dans plusieurs grandes entreprises comme Carrefour, FNAC ou encore Sephora. Dans la région, les entrepôts et plateformes Amazon sont désormais concernés par ce nouveau type de représentativité. Le fonctionnement est atypique.
Il vit des seules cotisations de ses adhérents contrairement aux syndicats représentatifs grassement subventionnés. Par exemple, à la région, 10 structures syndicales reçoivent en tout plus de 425 000 euros pour leur fonctionnement en 2021

Une indépendance financière qui permet une liberté de parole
Cette indépendance vis à vis de collectivités ou de structures publiques permet une liberté de parole et de pensée. Le syndicat Gilets Jaunes, ne voulant pas faire de politique, n’a pas appelé à voter pour l’un des deux candidats lors de l’élection présidentielle. Laurent Berger de la CFDT ou Philippe Martinez de la CGT ont, suite au résultat du premier tour, directement appelé à voter Emmanuel Macron. Contre qui ils tentent de se battre désormais alors même que la réforme des retraites était la principale mesure du président en place.
Autre exemple de la liberté de penser de ce syndicat est son soutien apporté aux personnels non vaccinés toujours sans emploi. Christophe Morel rappelle dans sa vidéo, la véritable collaboration des grands syndicats dans les démesures du gouvernement lors de la crise sanitaire. Philippe Martinez n’était pas défavorable à l’obligation vaccinale pour tous les salariés en février 2021. Position qui fut suivie d’un rétropédalage à la fin de l’été. Les Français étaient alors de plus en plus sceptiques vis à vis de cette mesure.
Le contexte économique et les mauvais traitements infligés par le gouvernement aux travailleurs particulièrement aux plus modestes pourraient amplifier cette structure.
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Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine