Le Losc recevait l’olympique lyonnais vendredi soir en ouverture de la vingt-septième journée de ligue 1. Si les visiteurs effectuent un parcours décevant en championnat au vu de leurs ambitions initiales, étant distancés pour les places européennes (Europe dont ils peuvent rêver par l’intermédiaire de la coupe puisque qualifiés en coupe de France, ils affronteront Nantes en demi-finale), ils restent une équipe de qualité, aux individualités talentueuses quoique jeunes entourées de vieux briscards comme Lacazette (remplaçant pour l’occasion), Tolisso ou Lovren.
Pour leur venue dans le Nord, ils devaient toutefois se passer de leur gardien titulaire Lopes suppléé par Riou. Côté Lillois, c’est l’intégralité de la défense titulaire qui manquait à l’appel ; Alexsandro et Yoro formaient donc la charnière centrale devant Chevalier, Gudmundson et Weah occupant les postes de latéraux. André et André Gomes à la récupération, le trio offensif était constitué de Bamba, Cabella et Angel Gomes en soutien de David.
Début de rencontre en fanfare
Si le début de rencontre nous propose une grosse intensité au milieu de terrain, les opportunités tardent à se créer et l’on s’ennuie ferme lors de la première demi-heure à l’exception notable d’un double arrêt de très grande classe de Chevalier devant Barcola qui tentait de le crocheter puis de tirer. Cependant, les dogues, déjà maîtres du ballon, vont enfin se montrer dangereux à partir de la demi-heure de jeu. C’est d’abord une tête défensive précieuse de Diomande qui repousse un centre dangereux de Weah puis Bamba bien servi sur coup-franc par Cabella qui voit sa tentative repoussée par un bel arrêt de Riou. C’est enfin Angel Gomes qui, juste avant la mi-temps, bute sur Riou. La pause est atteinte sur un score nul et vierge après une première période peu emballante.
La seconde sera d’un tout autre acabit. Dés la première offensive, David, bien servi aux six mètres par Bamba, fait mouche. On retrouve Bamba deux minutes plus tard devant lequel Lovren intervient à propos. Gudmundson, à son tour est bien lancé par Cabella mais bute sur Riou. Ce n’est que partie remise puisque le suédois est déséquilibré par Cherki dans la surface, David transforme le penalty. En un quart d’heure, le Losc a étouffé les gones et s’est assuré une fin de match tranquille en prenant deux buts d’avance, du moins le croit-on ; c’est oublié un peu vite que le Losc ne garde sa cage inviolée qu’exceptionnellement et cela se vérifie à la soixante-quatrième minute. André dévie un ballon de Cherki dans les pieds de Barcola dont la splendide volée trompe Chevalier. Qu’à cela ne tienne, Ounas, tout juste entré en jeu, obtient un coup-franc tiré par Cabella que Lacazette, également fraîchement venu sur le terrain, repousse d’un bras décollé du corps. La Var avertit M. Bastien et celui-ci accorde un nouveau penalty au Losc que David transforme une nouvelle fois. On est cependant loin d’être au bout de nos émotions et Lacazette se rattrape de son erreur en plaçant une tête victorieuse sur un centre de Kumbedi. Insuffisamment rassasié, il est à la bonne place pour reprendre la passe en retrait de Barcola et égaliser, on joue la quatre-vingt-neuvième minute ! Si l’abattement est palpable dans les travées de la décathlon arena, elle l’est aussi sur le terrain et l’inusable Lacazette est à quelques centimètres d’offrir la victoire aux siens, sa volée tentée du point de penalty frôle le poteau d’un Chevalier battu sur le coup. C’est ensuite Dembele qui imite son illustre aîné mais son lob est freiné bien à propos par le gardien lillois.
Une fin de match hors norme
Alors que le Losc a maîtrisé son sujet durant la majeure partie de la rencontre s’offrant deux buts d’avance par deux fois, on se prend à espérer que l’arbitre siffle pour préserver le point du match nul que les dogues sont tout prêts de perdre. Mais ultime rebondissement, Bamba est déséquilibré par Kumbedi dans la surface et le Losc obtient un troisième pénalty. David sorti, Ounas s’apprête à le tirer lorsque la Var appelle une nouvelle fois M. Bastien ; celui-ci décide finalement qu’il y a simulation et annule sa décision première entérinant de fait le match nul. Si la seconde période fut complètement folle et le spectacle au rendez-vous, le sentiment premier des supporters lillois restera la déception, même si les dogues ont failli tout perdre dans les arrêts de jeu.
Le fond de jeu losciste reste de très grande qualité mais il est difficile de prétendre jouer les tout premiers rôles en encaissant autant de buts ; ces deux points perdus pourraient d’ailleurs coûter très chers lors du décompte final. Déplacement à haut risque samedi prochain à Toulouse face à une équipe en forme.
Pierre Pillerault
Crédit photo: capture twitter
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