Le fonctionnement du TER est un sujet qui fait toujours parler et fait l’objet d’échanges souvent tendus entre Xavier Bertrand et les oppositions au conseil régional. Le choix fait par le président de région, l’ouverture à la concurrence, est fortement critiqué particulièrement par les mouvements de gauche.
Pour l’attribution du premier lot, l’étoile d’Amiens, c’est la SNCF qui remporte la donne. Un choix qui surprend et qui peut prêter à sourire. Pour rappel, les coups de menton de Xavier Bertrand vis à vis de la SNCF ont été très fréquents.
L’ouverture à la concurrence mise en route
C’est une la du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire, dispose que tout renouvellement de contrat de service public relatif à des services de transport ferroviaire de voyageurs intervenant après le 25 décembre 2023 devra faire l’objet d’une procédure de mise en concurrence. Les régions, autorités organisatrices des mobilités ont eu le choix de mettre en oeuvre cette disposition avant fin 2023.
C’est le choix fait par l’exécutif régional dès avril 2019 à grands coups de communication. Quatre lignes sont donc arrêtées comme ouvertes à la concurrence en janvier 2020.
- Beauvais vers Paris
- Saint-Pol-sur-Ternoise vers Etaples, Béthune, et Arras,
- Amiens vers Abbeville, Laon, Hirson, Saint-Quentin, Albert, Compiègne, Creil, et Abancourt, Creil
vers Beauvais, - Beauvais vers Le Tréport, Abbeville – Le Tréport
Une façon de tordre le coup à la SNCF? Pas si sur.
Relations Xavier Bertrand/ SNCF: tout ça pour ça
Dès les premières déclarations de la région d’aller vers l’ouverture de la concurrence en 2018, ses relations avec les représentants de la SNCF furent compliquées. Le président de région déclara à ce moment: « La SNCF joue la montre. Elle pratique de la rétention d’informations pour nous empêcher de lancer les appels d’offres dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. »
Faute de données et d’informations nécessaires, il saisit l’ARAFER (autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) en mars 2019.
Quant au fonctionnement du réseau TER, jugé très défectueux par les voyageurs, l’exécutif régional décide de mettre la pression sur la SNCF. Xavier Bertrand décide de lui couper les vivres pendant plusieurs mois. En juin 2022, le ton monte encore plus. Appelant le directeur de la compagnie ferroviaire à « aller voir sur les quais », il dit en avoir marre de se faire “enfumer”, par le directeur de la SNCF. Tout cela, pour aucune portée favorable pour les usagers.
Par conséquent, voir Xavier Bertrand satisfait du résultat du premier appel d’offre ferait presque sourire.

Ce que n’ont pas hésité à dénoncer les élus de LFI à la région par un communiqué de presse. Ils voient dans cette issue, un affaiblissement de Xavier Bertrand.

Le résultat de cette consultation leur convient très bien, eux qui sont défavorables à l’ouverture à la concurrence.
Peut on imaginer que le fonctionnement des lignes ouvertes à la concurrence sera meilleur qu’actuellement avec la même SNCF? Peut on être optimiste comme Xavier Bertrand? Combien de temps durera cet apaisement ?
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine