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Enseignement du néerlandais: une évolution très lente et une prise de conscience absente

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Les écoles de la région, tous niveaux confondus, peuvent proposer des cours de néerlandais. Malgré un intérêt économique et un lien indéfectible du néerlandais avec notre région, l’enseignement de la langue est très rare. Entre ouvertures et fermetures, le bilan est pauvre. Un apport qui serait pourtant très bénéfique pour les jeunes et futurs actifs.

Ouvertures de sections européennes aux côtés de fermetures de cours

Dans l’académie de Lille, 200 sections internationales sont ouvertes représentant 6 langues différentes (Allemand, Anglais, Espagnol, Néerlandais, Italien et Chinois). Malheureusement, le néerlandais est très peu représenté.

Bonne nouvelle, une section européenne néerlandais a ouvert au lycée Montebello à Lille en septembre 2022. Cet établissement est dit international et propose également des sections en espagnol, anglais et allemand. Hormis pour l’anglais plus agrémenté en enseignement, ce sont les cours d’histoire et géographie qui sont donnés en langue étrangère. Malheureusement, dans le même temps, c’est la section européenne néerlandais ouverte au lycée Paul Hazard à Armentières en 2018, n’existe plus.

Comme nous vous l’indiquions en octobre dernier, seuls 0,5% des élèves choisiraient l’enseignement du néerlandais en seconde langue. Ce qui est logique compte tenu du peu d’établissements disponibles.

L’école européenne de Lille n’a pas fait le choix du néerlandais

L’école européenne de Lille, en fait située à Marcq En Baroeul, a ouvert ses portes en septembre 2019. Elle est dédiée notamment aux enfants de fonctionnaires et de salariés d’entreprises européennes.

Xavier Bertrand, optimiste, voyait les enfants des britanniques quittant le Royaume Uni suite au brexit, arriver en courant dans les couloirs de cet établissement. Ce dernier était un argument pour la région dans sa stratégie globale d’attirer les entreprises anglaises sur notre sol. Mais force est de constater que ce fut un échec accentué par la période de crise sanitaire. On est loin des déclarations de Jean-Pierre Letartre, président du comité Grand Lille, à la veille d’un déplacement d’une délégation de 250 décideurs économiques nordistes, à Londres, en mai 2017. « Nous souhaitons aller dire ensemble à la communauté d’affaires de Londres que les forces vives des Hauts-de-France tendent la main à ceux qui souhaitent renforcer leurs liens avec le continent ».

Cela aurait donc pu orienter les dirigeants de cette école vers une autre langue que l’anglais, hyper représentée. Et pourquoi pas le néerlandais? Mais il n’en est rien. Pourtant, cette école est principalement dédiée à un public aisé, dont les enfants finissent souvent en école de commerce, à l’étranger. L’apprentissage de la langue serait donc un plus. A noter que ses locaux devaient au départ se trouver dans ceux du lycée Montebello. Prétextant un manque de places, l’emplacement a trouvé ses marques dans la très chic banlieue Nord de Lille.

Mais le choix s’est porté uniquement sur l’anglais, l’allemand et l’espagnol. Or, beaucoup des élèves sont déjà bilingues anglais en arrivant dans l’établissement. Leur choix est donc très limité pour la suite de leur apprentissage.

Des politiques qui répètent les erreurs passées

Nos dirigeants politiques locaux commettent toujours la même erreur vis à vis de l’enseignement du néerlandais. Xavier Bertrand revendique notamment des actions en faveur du flamand occidental, digne d’une mesure de folklore.

Toujours relégué après d’autres langues européennes, le néerlandais est pourtant l’avenir logique des jeunes élèves qui conjugueraient histoire et avenir professionnel. Certains parents l’auront compris et ont décidé de passer le pas de l’autre côté de la frontière.

Crédits photo : DR

Le miroir du Nord, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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