La réforme des retraites n’est pas encore définitivement adoptée. A l’Assemblée Nationale, après moultes discussions pour la plupart inutiles, l’article 7 de la loi prolongeant l’âge légal de la retraite ne fut même pas présenté. Au Sénat, la configuration politique est totalement différente. Comment se positionneront les Républicains qui vivent une nouvelle fissure interne sur cette question?
Des forces en présence différentes de celles de l’Assemblée Nationale
Le débat débute cet après midi au Sénat par la commission des affaires sociales. Il arrivera devant l’hémicycle des sénateurs jeudi 2 mars. Depuis les législatives de 2022, la composition des députés à l’Assemblée Nationale a totalement changé par rapport au mandat précédent. Désormais, le parti de la majorité présidentielle ne dispose que d’une majorité relative devant composer avec 88 députés RN et 74 députés d’extrême gauche. Ces derniers sont en grande partie soutenus par les écologistes et socialistes affiliés à la NUPES. Mais au Sénat, le schéma est tout autre.

Il ne compte toujours ni de groupe RN, ni de groupe LFI. Les Républicains dominent, contrairement à l’Assemblée Nationale où ils ne sont plus qu’une soixantaine à siéger.
Mais en faisant un rapide calcul, les groupes de gauche sont bien minoritaires face à l’addition de sénateurs LR et du groupe union centriste qui à eux deux comptabilisent plus de 200 membres. Normalement, la réforme devrait donc être adoptée par le Sénat.
Les Républicains divisés?
A l’Assemblée Nationale, le groupe LR a explosé à cause de positions divergentes sur la réforme des retraites. A un tel point que Aurélien Pradié, propulsé numéro deux du mouvement après l’élection d’Eric Ciotti en tant que président, a été démis de ses fonctions. Le motif: son refus de voter la réforme des retraites, l’estimant injuste. Il fut alors soutenu par son collègue Pierre Henri Dumont, député de la 7eme circonscription du Pas De Calais. Mais aussi, comme cela paraissait logique, par Xavier Bertrand, qui rejoue le couplet de la droite sociale.
Au Sénat, Bruno Retailleau, président du groupe LR et Gérard Larcher, président de l’institution, ont d’ores et déjà confirmé leur vote favorable. Suivront ils tous cette tendance?
Le texte a été modifié à la base exception faîte du retour de l’index séniors. Mais la proposition le concernant est différente. Il concerne les entreprises de 50 salariés ou plus contre 300 et plus dans la version initiale du texte. D’autres modifications seront certainement apporter par LR mais pas celle concernant l’âge légal de la retraite. En revanche, ils ont déjà exprimé leur intention d’apporter des rectifications concernant les carrières longues, les mesures dédiées aux femmes ou encore aux carrières hachées. La question des régimes spéciaux sera aussi en tête de leurs préoccupations, selon eux, et de manière unanime, ils doivent disparaître immédiatement.
De quoi trouver un consensus pour un vote unanime des LR?
Qu’en est il des sénateurs de la région?
Le Nord Pas De Calais compte 18 sénateurs; 7 dans le Pas De Calais et 11 dans le Nord.


On présume que les élus socialistes (SER) et communistes (CRCE) mais aussi les démocrates (RDPI) voteront contre. Qu’en sera t’il des membres de l’union centriste qui sont des soutiens de Xavier Bertrand en les personnes de Valérie Létard, Olivier Henno ou Amelle Gacquerre?
Quant aux Républicains Jean Pierre Rapin, également soutien du président de région, ou encore Marc Philippe Daubresse, quelle tendance suivront ils dans leur propre camp? Le second s’est d’ores et déjà positionné derrière Bruno Retailleau estimant qu’une scission au sein du mouvement serait mortel.
N’est ce pas plutôt un vote favorable du texte décidé par le technocrate Emmanuel Macron qui pourrait conduire à la fin des LR?
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine