C’est une date symbolique qu’a choisie le très actif mouvement Franche Comté pour lancer sa pétition. Le 15 janvier dernier, soit 8 ans jour pour jour après l’officialisation de la fusion des régions, il a posé la question qui fâche. Souhaitez vous que la Franche Comté se sépare de la Bourgogne afin de pouvoir à nouveau disposer de son propre président, de ses propres élus, de son propre budget et de son propre drapeau?
Pour signer cette pétition, suivez ce lien. A ce jour, ce sont plus de 175 signatures qui sont comptabilisées.
C’est une nouvelle action menée par ce groupe qui défend ses racines premières. Ses représentants dont Jean-Philippe Allenbach demande à la mairesse de Besançon de faire flotter le drapeau Franc Comtois sur la façade de la mairie. Cette dernière préfère plutôt mettre en avant le drapeau Ukrainien voire pire, le drapeau LGBT.
Encore un exemple de revendication pour respecter l’Histoire
Le mouvement Franc Comtois n’est pas le seul à demander un retour en arrière. Nous avons déjà évoqué les initiatives venues de Lorraine avec le parti Lorrain ou encore la consultation lancée en Alsace par la collectivité européenne d’Alsace qui s’est avérée positive.
Mais dans d’autres coins de l’hexagone, la grogne monte comme c’est le cas en Savoie où le mouvement les Voix de Savoie réclame une souveraineté pleine et entière pour leur pays.
En Bretagne, c’est un mouvement inverse qui est observé. Le fameux 5/5, comprenez l’intégration de la Loire Atlantique pour une Bretagne à 5 départements. Nantes n’est elle pas la capitale historique des Bretons?
C’est sans compter évidemment sur les revendications politiques venant de Corse, du Pays Basque qui très structurés demandent à minima l’autonomie de leur pays.
L’échec de la fusion des régions
C’est en 2009 que les travaux de la Commission Balladur débutent. Puis suit le rapport des sénateurs Krattinger et Raffarin en 2013. Enfin la déclaration de politique générale de Manuel Valls, nouveau premier ministre, en avril 2014, pour que s’impose l’idée d’un redécoupage. La loi du 16 janvier 2015 a réduit le nombre de régions en métropole de 22 à 13.
3 objectifs étaient recherchés
- réduire le coût de fonctionnement et améliorer l’efficacité du dispositif de gouvernance territoriale en favorisant les économies d’échelle et en supprimant un certain nombre de doublons ;
- décomplexifier le “mille-feuille administratif français” et améliorer la lisibilité du système administratif ;
- créer “des régions de taille européenne” ou dotées d’une “taille critique”, capables de relever le défi de la compétition économique internationale.
Mais les effets recherchés ont loin d’avoir atteint leur objectif. 2 milliards de coût de fonctionnement étaient enregistrés 2 ans plus tard pour les régions fusionnées. Exception faîte des Hauts de France, elles ont aligné les salaires de tous les agents par le haut. Sans compter les indemnités kilométriques gigantesques à rembourser aux élus. Dans les Hauts de France, imaginez les déplacements pour ceux venant de la frontière avec la Marne.
Autre constat: les habitants des ex régions n’ont jamais adhéré à ces supers régions. Dépossédés de leur identité, ils regrettent nostalgiquement leur ancien territoire. Et cela n’a en rien simplifié leur vision de l’administration régionale.
Ces constats ont été confirmés par la cour des Comptes en septembre 2019.
La France malade de son jacobinisme et de son centralisme parisianiste n’entend pas la volonté des peuples à retrouver leur autonomie. Pourtant l’état du pays devrait envisager un redécoupage plus décentralisé au risque de voir les tensions monter aux 4 coins de l’hexagone.
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Le miroir du Nord, 2023. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine