C’est une annonce non prévue qu’a fait Jean Rottner, président de la région Grand Est: sa démission de tous ses mandats politiques. Outre la tête de cette région gigantesque, il est également premier adjoint à la mairie de Mulhouse. Ce retrait de la vie publique est justifié pour raisons familiales.

Il annonce que son successeur temporaire sera Franck Leroy, premier vice président de la région.
Les mouvements autonomistes du Parti Lorrain et Unser Land satisfaits
Les mouvements alsacien Unser Land et leurs voisins du Parti Lorrain se sont exprimés suite à cette annonce. Dans les deux cas, un sentiment de satisfaction et un rappel rapide du bilan de l’élu.
Pour le secrétaire général du mouvement alsacien, Martin Meyer, “si l’on devait résumer en un mot l’action de Jean Rottner depuis 2014, un seul mot revient, celui de trahison“. Cela fait référence au revirement du président de région en 2017 lorsqu’il a soutenu son prédécesseur, Philippe Richert. Ce dernier, déclaré grand défenseur d’une Alsace libre, avait finalement accepté la fusion de l’Alsace dans le Grand Est. Il avait fini par démissionner de son poste de président en 2017, remplacé par Jean Rottner.
Quant au Parti Lorrain, ses représentants s’interrogent sur l’avenir de la “super région”.

Vers la fin de la région Grand Est ?
Des voix s’élèvent régulièrement face à cette structure gigantesque créée en 2015 contre l’avis des populations locales. A l’époque, lors de la mise en place de la fusion des régions, les habitants de l’Alsace et de la Lorraine avaient été les plus invectifs face à ce “viol institutionnel”, propos du Parti Lorrain.
En outre, une considération politique est à prendre en compte concernant la décision de Jean Rottner, sa relation avec le mouvement d’Emmanuel Macron. Pour rappel, en janvier 2022, le canard enchaîné révélait que suite à la décision de l’élu de soutenir Valérie Pécresse à la présidentielle, les macronistes avaient idée de se venger. En envisageant un redécoupage de la région Grand Est.

Ce dont avait profité la collectivité européenne d’Alsace lors de la consultation lancée le 20 décembre par la collectivité elle même pour connaître l’avis des alsaciens quant à une sortie du Grand Est. Le résultat de cette consultation avait été très positif et près de 92% des alsaciens s’étaient prononcé favorablement.
La pression populaire, militante et politique permettra t’elle de faire entendre raison aux technocrates parisiens? A faire entendre la voix de ceux qui sont hostiles à la fusion de ces régions?
Crédit photo: wikipedia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine