Le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables est actuellement discuté à l’assemblée nationale. Les échanges y sont moins passionnés que pour la réintégration des personnels non vaccinés, la corrida ou l’IVG. Pourtant le sujet déchaîne les foules politiques. Que ce soit les anti ou pro éoliens, chacun campe sur ses positions de façon souvent idéologique.
Mais hier soir, certains élus ont démontré qu’ils avaient compris leur rôle: faire entendre la voix des Français. Notamment de ceux qui sont victimes ou qui le seront des champs éoliens.
Une injustice territoriale subie par notre région
Quelques élus de bords politiques différents ont passé le même message: écouter les Français. Tous députés dans des circonscriptions en proie au problème éolien, ils ont manifesté le désarroi voire le désespoir des habitants concernés. Au point que le député communiste de Seine Maritime, Sébastien Jumel a parlé “d’humiliation territoriale”.
Il a exprimé le sentiment d’injustice de ces administrés qui voient fleurir depuis des années des parcs éoliens alors que certaines régions en comptent très peu. Il a déposé un amendement pour que soit pris en compte un seuil de saturation au delà duquel aucune nouvelle éolienne ne soit construite (hors zones industrielles). Cela avait été annoncé sur le site du parti communiste, “Nous défendrons donc une série d’amendements garantissant une meilleure respiration démocratique pour promouvoir le respect et la qualité du cadre de vie. La première des facultés est de pouvoir dire stop en fonction d’un indice de saturation explicitement arrêté qui cadre strictement l’emballement si souvent mis en avant dans certains propos.“
Le député en a profité pour lancer des piques à ses collègues de la NUPES, socialistes et membres de LFI. Encore une rupture au sein de la coalition de gauche.
50% des éoliennes en Grand Est et Hauts de France
Ces propos du député sont pleinement justifiés. Elu de Normandie, région qui commence à voir se développer des parcs éoliens géants notamment en mer, il a illustré le déséquilibre territorial dans ce développement énergétique.
Sur le plateau de la chaîne parlementaire (LCP), un représentant de Greenpeace, association pourtant très pro-éolienne a confirmé cette idée par une analyse du déploiement de l’éolien. Les politiques énergétiques se sont concentrées sur certains départements de manière incohérente.

La carte sur la droite représente la force des vents. On y voit que le choix opéré par les politiques n’a pas suivi la logique d’installation des éoliennes. Notre région administrative, Hauts de France et l’Est ont été particulièrement visés.
Les conséquences de ces choix politiques pour un rendement écologique restreint interrogent. Mais au lieu de freiner l’éolien, Emmanuel Macron et ses soutiens accélèrent les choses.
Peut on parler de territoires sacrifiés? Pour les premiers concernés, les habitants de la région, la réponse ne peut être positive.
A noter qu’un article de la loi est dédié à l’éolien en mer. Les deux députés du Nord concernés par le parc éolien en mer de Dunkerque (13 et 14emes circonscriptions) y sont favorables. Peut être verrons nous des opposants comme le RN ou Pierre Henri Dumont pour LR. Des amendements ont d’ores et déjà été déposés.
Nous vous tiendrons informés du travail parlementaire sur la question éolienne.
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine