Il y a un an, mourraient 27 migrants au large de Calais. Comme beaucoup, ils tentaient de rejoindre l’Angleterre à bord d’un canot de fortune. Mais les conditions météorologiques ce jour-là et une eau très froide ont conduit au drame. France 3 Hauts De France rendait hier soir hommage à ces personnes et avait invité des interlocuteurs variés pour parler de la crise migratoire à Calais. Selon le média local
Outre une université wallone, des responsables d’associations pro migrants, une entrevue avec Gérald Darmanin a également été visionnée. A côté de ce public pro-migrants, France 3 était allé à la rencontre du rappeur Médine sur la plage de Calais pour évoquer un titre de la série Enfant du destin. Appelé Yasser, il fait référence à cette nuit du 24 novembre 2021.
Et si Médine semble très touché par cet événement, cela n’a pas toujours été le cas comme pour les victimes d’attentats islamistes.
Médine très touché par le sort des migrants
Le rappeur explique être particulièrement touché par ces décès de par son histoire familiale. Ses grands parents ont fui l’Algérie pour arriver en France. Il est né et a grandi au Havre. Comme il s’est confié à la journaliste de France 3, cet événement a trouvé écho en lui. “quand il arrive des situations qui ressemblent à celles de nos grands-parents qui ont fui un endroit pour des raisons économiques, des raisons politiques, forcément ça ne me laisse pas insensible. C’est comme une vieille douleur qui se réveille et qui finit pas vous gratter.“
Pour justifier son intervention dans ce débat, il estime qu’un artiste a un rôle de sensibilisation envers les français. Il va même plus loin. Selon lui, il permet également de “réhumaniser les personnes qui sont parfois déshumanisées par le flot de l’information, par le fait qu’on soit anesthésié […] Au final, on arrive à rétablir quelque chose qui va dans le sens des droits de l’Homme, d’amélioration des conditions humaines.“
Médine s’est donc en partie identifié à ces migrants comme le démontre son clip et les paroles de sa chanson.
Moins pour les victimes d’attentats islamtistes
Le rappeur semble donc sensible, plein d’empathie, rare pour un artiste de ce milieu souvent considéré comme violent et provocateur. Mais cette sensibilité est à géométrie variable chez Médine.
En 2018, la programmation de l’artiste au Bataclan, scène d’horreur le 13 novembre 2015, avait été contestée par des élus plutôt de droite. En cause, le nom de l’un de ses albums Jihad, le plus grand combat est contre soi-même et les paroles de certaines de ses chansons, en particulier celles de son titre «Don’Laïk». Déjà, son premier album avait été vu comme une apologie du 11 septembre. Appelé ” 11 septembre, récit du 11e jour“, certaines paroles avaient déclenché la colère de politiques et philisophes. ““Islamo-caillera, c’est ma prière de rue”, “J’suis une Djellaba à la journée de la jupe”, “Je me suffis d’Allah, pas besoin qu’on me laïcise”, “Marianne est une femen tatouée «Fuck God» sur les mamelles”, “Si j’applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante”. Rien que cela.
En 2015, quelques jours avant l’attentat de Charlie Hebdo, une chanson de l’artiste avait fait polémique. Il s’était laissé à citer nommément le nom de personnalités prônant le principe de laïcité.
Le choix de France 3, d’offrir à Médine une tribune sur la défense des migrants est significative. Les journalistes ne pouvaient ignorer les positions pro-musulmanes du rappeur ainsi que ses provocations.
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Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
