Le Losc recevait Monaco dimanche soir en clôture de la douzième journée de ligue 1. La confrontation revêtait une certaine importance pour les dogues face à un concurrent direct aux places européennes avec l’opportunité de doubler le club de la principauté en cas de victoire.
Devant composer avec les suspensions des deux cadres José Fonte et Benjamin André, Paulo Fonseca rappelait Alexsandro, absent des radars depuis la déroute subie face au PSG, pour former la charnière centrale au côté de Tiago Djalo devant Chevalier, Diakité et Ismaily faisant office de pistons. Les deux Gomes, André et Angel tenaient le milieu de terrain tandis que David en pointe était soutenu par un trident Bamba – Cabella – Ounas.
Côté monégasque, seul Camara manquait à l’appel ce qui devait inciter les lillois à la prudence face à une équipe performante à l’extérieur et qui a longtemps fait office de chat noir pour le club nordiste.
Passé le 1er quart d’heure, un spectacle magnifique
Si le premier quart d’heure se révélait plutôt insipide, Monaco contenant efficacement les ardeurs locales, les vingt-deux acteurs allaient par la suite nous offrir un somptueux spectacle. C’est Bamba, capitaine pour l’occasion, qui allumait le mèche à la 17° en tentant, bien placé, une frappe qui passait au dessus. Dans la minute qui suit, le même Bamba cadre cette fois-ci une belle frappe que Nübel, le portier azuréen, détourne brillamment. L’action suivante, encore au crédit du Losc, se termine par un centre qui ne trouve pas preneur. C’est finalement Alexsandro qui conclut ces cinq minutes de folie en plaçant victorieusement sa tête sur un coup-franc d’Ounas.
La vista lilloise contraste avec le début de rencontre et cinq minutes plus tard, David est servi magnifiquement par Bamba mais voit sa frappe s’envoler. Encore cinq minutes de plus et c’est encore Bamba qui décale David dont le centre pour Cabella est intercepté in extremis par Disasi. Le Losc a nettement pris l’ascendant sur son adversaire mais va être frappé par un coup du sort.
À la 34eme minute, Ciao Enrique bénéficie d’un coup-franc aux trente mètres, enroule sa frappe qui passe au milieu d’une forêt de joueurs sans être touchée. Chevalier n’a qu’à récupérer tranquillement le ballon mais se troue et le laisse passer inexplicablement entre ses jambes. On pourrait penser que les dogues seraient affectés par cette incroyable égalisation mais il n’en est rien, David voit d’abord sa reprise passer au ras du montant puis réalise un festival devant Disasi avant de trouver le poteau, Cabella est à la reprise pour redonner l’avantage aux siens. On pense alors que les lillois vont virer en tête à la pause d’autant que Chevalier se rattrape en réalisant une belle parade sur la frappe de Golovin mais sur le corner qui suit, Embolo dévie de la tête pour Ben Yedder qui remet en retrait pour Disasi qui ne laisse aucune chance au portier nordiste.
Un second acte encore meilleur
Les deux équipes se retrouvent donc dos à dos au terme d’un magnifique premier acte et le second va être du même acabit. Ismaily est le premier à créer le danger en pénétrant dans la surface adverse mais son centre est intercepté à temps par l’arrière-garde monégasque. Il était écrit que c’était la soirée des cadeaux côté lillois et après Chevalier, Tiago Djalo offrait le sien. Sur un ballon pourtant anodin, il tergiverse face à la pression de Ben Yedder et perd bêtement le ballon au profit de l’international français qui n’en demandait pas tant pour donner l’avantage aux siens d’un piqué sur Chevalier livré à lui-même.
Cette fois-ci les lillois semblent accuser le coup et il faut un magnifique retour de Djalo pour empêcher Ben Yedder de conclure puis un arrêt de Chevalier sur un tir en pivot de Diatta. Fort heureusement, les hommes de Paulo Fonseca retrouvent vite leurs esprits et la tentative de David frôle la lucarne. C’est finalement Cabella qui s’offre un doublé, bien servi par David. La rencontre est vraiment enlevée et va une nouvelle fois basculer avec le but de Bamba, bien servi par Angel Gomes, qui replace cette fois-ci définitivement les dogues devant. L’entrant Weah aura encore trois occasions d’enfoncer le clou mais ses tentatives seront infructueuses. La première non cadrée, la deuxième contrée par son collègue Djalo et la troisième annihilée par Nübel qui remporte son face à face avec l’attaquant américain.
Un match exceptionnel qui fait prendre une avance au LOSC
Le Losc sort donc vainqueur de ce match exceptionnel, riche en émotions, et passe devant son adversaire du jour. Le quatuor offensif s’est montré particulièrement brillant : Cabella a été rayonnant, David dans tous les bons coups et Bamba actif et rayonnant. Seul Ounas a semblé en retrait par rapport à ses prestations habituelles, il sortira d’ailleurs blessé à vingt-cinq minutes du terme. Si l’on regrettera bien évidemment les erreurs individuelles qui auraient pu coûter très cher au Losc, on retiendra surtout la force mentale d’une équipe qui n’a pas perdu sa cohésion face aux coups du sort et l’allant offensif d’un collectif ayant totalement maîtrisé son sujet passé un premier quart d’heure difficile pour ce qui restera à n’en pas douter un des matchs de l’année.
Si le même état d’esprit est affiché dimanche prochain à Lyon, autre candidat déclaré à l’Europe mais plus en difficulté dans les faits, tous les espoirs sont permis !
Pierre Pillerault
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine