Avant le début de la rentrée scolaire, nous évoquions nos doutes quant au démarrage effectif de l’enseignement du flamand à l’école. Pour rappel, depuis le 16 décembre 2021, le flamand occidental comme le picard, est inscrit au bulletin officiel de l’éducation nationale. Cela permet aux enfants inscrits en classe primaire ou secondaire de bénéficier de cours de flamand depuis septembre 2022. Mais, nos interrogations vers l’académie de Lille n’ont eu droit qu’à des réponses lacunaires. Rien de précis lors de la conférence de presse de la rentrée. Du côté des élus, encore pire, aucun retour sur cette avancée importante pour notre langue régionale que ce soit de la région ou des députés concernés.
Mais qu’en est-il de l’enseignement du néerlandais ? Les résultats ne semblent pas plus favorables.
L’anglais et l’espagnol hautement sollicités par les élèves
C’est une information publiée sur l’excellente page facebook des petits flamands bilingues qui laisse dubitatif. Seuls 0,5% des élèves choisiraient l’enseignement du néerlandais en seconde langue.

Comme précisé sur la page, ces chiffres sont nationaux mais ils trouvent écho presque dans la même mesure pour l’académie de Lille.
L’espagnol devance largement la langue qui pourtant correspond à notre histoire, nos racines et notre culture.
Une raison principale: le nombre d’établissements qui offrent cette possibilité est plus que limité. Certains ne le permettent qu’en 3eme langue au lycée. Lycées généraux qui sont juste un peu plus d’une dizaine à connaître le néerlandais. Quant à l’enseignement post bac, ils ne sont que 4 à continuer le néerlandais hors universités. Ce sont surtout les niveaux inférieurs qui sont concernés.

Une situation beaucoup plus favorable pour l’allemand en Alsace
A contexte égal, résultats très différents. Tout comme nous le connaissons dans l’administratif Nord Pas-De-Calais, l’Alsace possède une langue régionale, l’alsacien et une frontière commune avec un pays avec lequel elle a des liens forts d’appartenance, l’Allemagne.
Les petits alsaciens sont beaucoup plus sensibles à la langue allemande que nos petits flamands peuvent l’être du néerlandais. Les effectifs dans l’enseignement secondaire démontrent une répartition presque égale entre anglais et allemand.

Cela s’explique par une sensibilisation effectuée très jeune auprès des enfants. Mais aussi des moyens mis en place notamment par la possibilité de suivre un cursus bilingue à l’école. Cette voie attire de plus en plus de parents.

S’ils ne souhaitent pas un enseignement aussi poussé, leurs enfants feront peut-être partie des 80% à suivre au moins 3 heures d’allemand dès l’école primaire. A noter que dès ce niveau d’enseignement, les élèves peuvent suivre un enseignement à part égale de 12 heures avec la langue française.
Des politiques insensibles à l’enseignement du néerlandais
Les moyens de développer la langue doivent être mis à disposition par les dirigeants politiques. A eux de se battre pour que le néerlandais trouve la réelle place qu’il mérite. Mais à l’école primaire, si votre enfant dispose déjà d’une heure d’anglais par semaine, cela est déjà beaucoup. Imaginez pour le néerlandais.
Il n’y aucune campagne de valorisation de l’enseignement de la langue. Tous misent sur l’anglais, l’espagnol, l’allemand ne trouve plus grace auprès des parents car trop compliqué, plus élitiste. Imaginez pour le néerlandais.
Les dirigeants politiques de la région sont aussi responsables de cette situation. Alors que le néerlandais aurait permis à de nombreux jeunes de trouver un emploi de l’autre côté de la frontière au lieu d’occuper un emploi non qualifié à Lille ou devoir partir sur Paris. Martine Aubry a été une des premières à bannir le néerlandais de sa ville…lui préférant l’arabe ouvert dès l’école primaire à de nombreux enfants volontaires. Une façon de couper encore plus les habitants et les plus jeunes de leurs véritables racines.
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Tant que le rectorat ne mettra pas en place avec l’Université de Lille un plan pluri-annuel de formation au néerlandais d’étudiants, ceux-ci n’auront pas de débouchés et ne s’engageront pas vers l’enseignement. Il faut amorcer le parcours.
Le Nord de la France, qui est aussi le sud (français) de la Flandre et des Pays Bas doit prendre son destin culturel et éducatif en main.
Les chefs d’entreprise ont besoin aussi, pour leurs affaires, de cette formation au néerlandais et à sa civilisation ; il y aura des débouchés pour nos jeunes qui n’auront pas à s’expatrier de la région.