Nous vous évoquions cette semaine la nouvelle entorse aux discussions entre Paris et les élus Corses par le report de la venue prévue de Gérald Darmanin. Ce dernier estimant que le climat ne se prêtait pas à ce déplacement, il prévoit de poser le pied sur une île de Beauté apaisée. Il était évident que la dernière décision en date venant de l’état français a provoqué de nouveaux remous.
De nouveau, Pierre Alessandri, après 23 ans de prison, se voyait refuser la semie liberté à laquelle il peut aspirer compte tenu du nombre d’années d’emprisonnement. Mais la France ne lâche rien et ses refus répétitifs sont vus comme une décision politique d’acharnement et de vengeance d’état. Gilles Simeoni, leader autonomiste du mouvement Femu A Corsica et président de l’exécutif à l’assemblée de Corse a exprimé sa colère. Il a fait arrêter la séance institutionnelle en cours en concertation avec les autres présidents de groupes politiques.
Mais pour les indépendantistes, cela n’est pas suffisant. Les reproches les plus saillants sont venus de la jeunesse indépendantiste.
Communiqué de presse commun des syndicats étudiants
Quatre organisations syndicales étudiantes ont co-signé ce communiqué de presse aux intentions fortes et aux critiques directes.

Par ces lignes, ils appellent de suite à un arrêt des négociations avec la France et rappellent les revendications du collectif créé en mars dernier:
- obtenir la vérité sur la mort d’Yvan Colonna
- la libération des prisonniers politiques
- la reconnaissance du peuple corse
Gilles Simeoni et Femu A Corsica directement visés par les critiques
Selon ces étudiants, Femu A Corsica, en acceptant de continuer les négociations avec Gérald Darmanin, se soumet à la décision française. Notons que le report de la visite ministérielle a été décidée en commun accord entre les deux hommes.
Ceci signerait le non-respect des accords conclus en mars dernier au plus fort des manifestations sur l’île. Car c’est bien cette jeunesse qui fut à la manoeuvre et le déclencheur de quelques avancées. Et ils n’imaginent pas que cela n’ait servi à rien. Une façon de prendre la main sur le processus institutionnel?
Appel à la violence?
Les termes du communiqué peuvent laisser penser à de nouvelles actions de terrain qui pourraient faire du bruit. “Une seule voie est possible, celle du rapport de force“, est un avertissement clair. Ils confirment ces paroles par ” nous saurons nous mobiliser pour cela“, évoquant leur rôle actif et décisif sur les discussions engagées en mars dernier avec l’état français.
Ces intentions sont félicitées par Jean-Guy Talamoni, leader indépendantiste redevenu simple militant.
Certains y verront une instrumentalisation. Mais n’est ce pas la jeunesse qui a le destin de la Corse entre ses mains?
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine