Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu étaient attendus cette semaine à Ajaccio. Deux jours réservés à l’avancement des discussions avec les dirigeants politiques Corses sur l’avenir de l’île et son statut.
Mais finalement, le processus connaît une nouvelle entorse, de nouveau provoqué par les dirigeants français.
« Gérald Darmanin, ministre de l’Interieur et des Outre-mer et Gilles Simeoni, Président du Conseil exécutif de Corse, se sont entretenus hier soir.
A l’issue de cet entretien, et à la lumière de la déclaration de la conférence des présidents de l’Assemblée de Corse, ils sont convenus que les conditions d’un débat serein avec les maires sur des politiques publiques telles que le traitement des déchets et l’eau ne sont pas réunies.
Afin de préserver la qualité des échanges tenus jusqu’à présent et recréer les conditions de la poursuite sereine du processus de dialogue engagé entre la Corse et l’État, le ministre a décidé de reporter son déplacement de quelques semaines.
Une nouvelle date sera déterminée prochainement en relation avec les élus de la Corse. »
Un ras le bol corse de plus en plus prégnant
Gilles Simeoni, qui depuis des mois, joue la carte de l’équilibre relationnel avec Gérald Darmanin, commence à perdre patience. Dernièrement, le nouveau refus essuyé par Pierre Alessandri de bénéficier d’une semie liberté l’a profondément agacé. Il a arrêté la séance en cours de l’assemblée de Corse qui se déroulait jeudi dernier.
D’autres responsables politiques l’ont soutenu mais les indépendantistes estiment eux qu’il faut arrêter cette mascarade. Traduction: il est nécessaire de couper les relations avec Paris.
Gérald Darmanin incapable de discuter en cas de désaccord
Gérald Darmanin semble se confronter à un os, l’os corse. Lui habituellement si sûr de lui comme face à Apolline de Malherbe et son “ça va bien se passer” ou lors de ses mensonges concernant le désastre du stade de France en mai dernier.
Il était venu en mars dernier au moment des violences connues dans plusieurs villes de l’île. Mais il avait une arme à sa disposition: parler autonomie. Six mois plus tard, aucune avancée, voire même une régression. Aux Corses de courber l’échine face à l’Etat français s’ils veulent obtenir des miettes de la négociation. Qu’aurait annoncé Gérald Darmanin de nouveau? Certainement rien? Qu’aurait il avancé pour justifier le recul vis à vis de ses propos quant à l’ouverture d’un statut nouveau de l’île?
Cette visite pour laquelle la communication française dit être reportée n’est elle pas une fuite du ministre?
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine