Benjamin Morel est professeur à l’université de Paris II Assas et docteur en science politique à l’ENS Paris-Saclay. Un beau parcours professionnel exercé dans des établissements d’enseignement considérés comme prestigieux.
Il est spécialiste des questions de droit public dont de droit constitutionnel. Et pourtant, force est de constater qu’il n’a aucune considération pour les résultats engendrés par le vote des citoyens. Il s’est illustré ce matin sur Cnews, chaîne sur laquelle il intervient régulièrement. Il y évoquait les droits demandés par certaines “régions” ou plutôt minorités régionales.
Benjamin Morel a peur pour la nation
Cnews nous a régulièrement habitués à des propos jacobins voire insultants vis à vis des minorités régionales. Retenons certaines interventions proches du racisme anti-corse au moment du drame d’Yvan Colonna. Dans une mesure plus modérée, Benjamin Morel, a évoqué les revendications de certaines minorités régionales à bénéficier de régimes différents. On pense à la reconnaissance d’un peuple, d’une langue, d’un statut fiscal différent, thèmes chers aux Corses et aux Basques notamment.
Pour ce professeur de droit public, commencer à répondre à ces demandes est un danger, celui de la décomposition de la nation. Comme si elle ne l’était déjà pas sans les représentants des minorités régionales. Emmanuel Macron n’a t’il pas casser le concept même de nation en différenciant les citoyens selon qu’ils étaient vaccinés ou non? La nation veut elle encore dire quelque chose dans un pays géré par un mouvement politique comptant une dizaine de responsables mis en examen par la justice?
Benjamin Morel, encore une figure du jacobinisme décomplexé
En tenant de tels propos, le chroniqueur oublie un fait important: le vote des Corses depuis 2015. Majoritairement, le peuple Corse veut l’autonomie de l’île. En mettant à la tête en 2015 une coalition composée d’autonomistes et d’indépendantistes, le ton était donné. Résultat identique fin 2017 lors de la création de la collectivité unique de Corse. Depuis 2021, les autonomistes menés par Gilles Simeoni tiennent les rênes de la collectivité seuls.
Benjamin Morel omet donc le résultat des urnes. Les Corses veulent être gérés majoritairement en toute autonomie, quoi qu’en pensent les journalistes parisianistes centralisateurs. Effarant pour quelqu’un soi-disant expert en droit public.
Ce type d’interventions sur les plateaux TV ne peuvent que provoquer rejet vis à vis de la vie politique. Un chroniquer, expert juridique, n’admet pas lui même la légitimité des urnes, comment les citoyens peuvent ils considérer eux mêmes la vie politique comme légitime?
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine