Le festival d’Avignon bénéficie d’un rayonnement public et médiatique unique en France. Pendant 3 semaines, ce sont des compagnies de théâtre qui se retrouvent à jouer dans la ville entière. Bien qu’Avignon soit très loin de notre territoire, le conseil régional, depuis 2017, accompagne ce festival par des subventions de montants importants. Mais à travers une démarche qui se voudrait artistique par le soutien de compagnies régionales intégrées à cet événement, c’est une démarche politique qui est subventionnée.
Le festival off d’Avignon, un rayonnement pour toute la région?
Le conseil régional, par l’intermédiaire de François Decoster, vice- président à la culture (fonction qu’il occupe toujours aujourd’hui après un passage par la macronie en 2019 comme directeur de cabinet d’un secrétaire d’État) présente le sujet en 2016. Vantant les mérites de celui qui est qualifié par les experts comme le plus grand festival de compagnies indépendantes au monde, il vend une des démarches nouvelles de Xavier Bertrand. A cette époque, une subvention de 180 000 euros est versée à diverses compagnies de theatre de la région. Depuis les sommes versées chaque année sont bien plus élevées. Plus précisément, elles sont versées à des spectacles se déroulant dans le cadre du festival dit off. Il se tient en parallèle du festival d’Avignon dit in, considéré comme le festival officiel. Ce dernier accompagne le festival off pour promouvoir la création des compagnies de spectacle vivant.
Cette initiative serait un moyen de faire connaître la culture régionale et plus globalement la région. Cela est peut être vrai pour les compagnies d’artistes qui peuvent se vanter de leur passage au festival. Mais en est il de même pour l’image de la région. Qui peut estimer positivement notre territoire à partir du passage de quelques compagnies dans un festival qui en réunit des centaines?
Surtout que le choix des productions n’est pas sans être influencé par la propagande de la bien-pensance.
Un festival vantant la propagande woke
Le 8 juin dernier se tenait la conférence de presse tenue par Harold David et Laurent Domingos, nouveaux présidents de l’association Avignon Festival & Compagnies. Elle gère le festival off. Sous pression, ils doivent faire face à des tensions au sein de l’association.
L’affiche a été dévoilée le 20 mai et prédisait déjà l’ambiance.

Le ton est vite donné sur la teneur voulu pour ce festival off. Les 2 compères donnent les orientations à la semaine. Ces sujets auraient été choisis pour répondre aux préoccupations mêmes des artistes sur “tous les sujets de société”. L’orientation du programme va vers tous les sujets de prédilection de la bien pensance.
1 journée sur les diversités abordées sous 3 angles qui s’est déroulé le 20 juillet:
- la représentation et représentativité des LGBTQIA+ par 16 spectacles
- idem pour les personnes racisées, sont elles suffisamment représentées dans les spectacles? Référence faite aux résultats de la dernière élection présidentielle en prime. Comme le dit Harold David, “le festival d’Avignon doit être présent pour répondre aux enjeux sociétaux”
- la parité hommes femmes, les moyens et la place donnée aux femmes sont ils présents?
Les années précédentes avaient donné le ton
Ces initiatives qui ont davantage une portée politique que culturelle ne sont pas nouvelles. En 2017, le festival d’Avignon In était dédié à la transsexualité et la transidentité. Espoir en 2018 qui voyait le thème des Odysées mis à l’honneur. Mais qui finalement était consacré aux migrations et à l’accueil des réfugiés.
Plus insolité, en 2016, le festival mettait en avant les magouilles politiciennes et l’art des hommes politiques pour privilégier leur classe sociale. ” La politique est trop belle pour qu’on la laisse aux politiques quand ceux-ci n’ont plus à coeur que leurs privilèges de classe. Et le premier signe de la démission politique des politiciens est toujours le désengagement culturel. Oui la culture est inquantifiable et sa nécessité dépasse si hautement la légitimité économique qu’elle échappe aux hommes sans espoirs.” Quand on sait que ce sont par l’intermédiaire d’institutions publiques gérées par des hommes politiques que ce festival peut vivre.
Les présidents du festival off envisagent pour la suite la mise en place d’un label pour les artistes. Imaginez qu’ils soient obligés de traiter des sujets woke pour l’obtenir et être privilégiés et avoir le droit de jouer.
Des millions pour des spectacles orientés politiquement et socialement…à la résonnance éphémère pour des artistes et auteurs de la région. La région, elle, y perd preque un demi millions d’euros par an…vos impôts aussi.
Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine