La période estivale est souvent celle pendant laquelle des textes en tout genre fleurissent. Certains ont des conséquences importantes sont parfois omis par la presse ou les associations militantes.
Mais les propos de Agnès Pannier-Runacher, tenus dans le dernier journal du dimanche, ont de suite fait l’effet d’une bombe. La ministre de la transition énergétique a dévoilé les premiers aspects du projet de loi d’accélération de la transition énergétique attendu depuis le début de l’été. Il devrait comporter notamment un décret réduisant à dix mois chaque étape d’un recours contre un projet en lien avec une source d’énergie renouvelable. Comprenez l’énergie solaire, l’énergie hydraulique, la biomasse, la géothermie et l’éolien. “Chaque étape d’un recours contre un projet, éolien par exemple, devra tenir en 10 mois avant de passer à la phase suivante, qu’une décision ait été prise ou non”.
Des déclarations contraires aux précédentes et à celles d’Emmanuel Macron
C’est ce que relève l’Association de protection des paysages et de l’environnement dans un tweet du 25 juillet. Notons particulièrement la déclaration de la ministre il y a seulement quelques semaines en date du 27 mai.
Des recours jugés trop longs et souvent sans issue
75% des projets éoliens feraient l’objet d’un recours selon l’association France Energie Eolienne. La procédure dure plusieurs années, les financements sont alors gelés. Finalement dans 90% des cas, le projet est validé par la justice. Ce qui énerve singulièrement les pro-éoliens dont les promoteurs qui sont obligés de se détourner vers d’autres territoires pour continuer le commerce.
Le but du gouvernement est de débloquer les projets en cours représentant environ 4,1 GW de projets éoliens en cours d’instruction (dont 1,5 GW avec une convention de raccordement signée).
En 10 mois, impossible de contester les grands projets éoliens
Le temps de la procédure dépend de la consistance du projet en lui même. Pour un petit projet de 2 ou 3 éoliennes implantées, cela peut être gérable. Qu’en sera t’il pour des parcs de 50 mats éoliens? Ce sera tout simplement impossible. Le temps de la procédure peut aller jusqu’à 2 années. Mais l’autre problème que cela pose aux associations anti éoliennes parfois gérées par les riverains eux mêmes est le coût pour qu’une procédure puisse aller au bout en moins de 10 mois.
Même si l’association peut se payer les services d’un avocat, elle aura tout intérêt à bien le choisir. Et pas seulement pour le montant de ses honoraires. Un avocat véreux pourrait avoir tendance à s’assoupir sur le dossier pour que le délai de 10 mois soit dépassé.
L’éolien a de beau jour devant lui. Une nouvelle manière de contrer les oppositions , une autre manière de ne pas écouter les citoyens.
Rappelons que notre région est la fortement concernée par l’éolien comme le démontre la carte émise par le journal Les Echos. La Picardie arrive en tête du nombre d’éoliennes installées sur terre.

Crédit photo: wikipédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine