Il y a tout juste 113 ans et 2 jours, Louis Blériot traversait la Manche en 37 minutes. Parti de Calais, il arriva très rapidement à Douvres.

37 minutes, un temps qui laisse rêveur les camionneurs et touristes anglais souhaitant se rendre en France par le port de Douvres. Le week end dernier, particulièrement le vendredi y a été catastrophique. Les contrôles à la frontière ont provoqué des bouchons géants allongeant le trajet de plus de 6 heures. Comment cela a t’il pu aller aussi loin? Avec le Brexit, les contrôles sont renforcés. Les effectifs français, eux, ne l’ont pas été de suite.

Responsabilités rejetées des 2 côtés de la Manche
Et pourtant, il fallait s’attendre à ce trafic élevé en raison du démarrage des vacances scolaires d’été pour les britanniques. Les effectifs douaniers n’avaient pas été augmentés, le préfet du Pas-De-Calais, Georges-François Leclerc , a rectifié le tir dès le lendemain. Le temps d’attente était déjà fortement diminué dès le lendemain. Mais le week end prochain fait craindre de nouveaux désagréments pour les touristes, les départs en vacances seront plus nombreux. Sans compter les camionneurs qui circulent toujours autant sur les routes entre les 2 pays. Le dispositif des 200 douaniers français sera conservé. Toutefois, il a vite relativisé ses excuses en mettant en cause Eurotunnel qui a connu un problème technique.
Mais pour les dirigeants politiques français, le Brexit a été voulu par les anglais, ils ont à gérer ses conséquences.
Les reproches d’un côté et de l’autre ne sont pas si simples. Un élément structurel est à prendre en compte: le port de Douvres n’est plus suffisamment dimensionner pour supporter autant de trafic.
Ce sont ce genre de choses que le préfet du Pas-De-Calais et la border force britannique ont dû mettre sur la table et parvenir à s’entendre pour les prochains week-ends.
LA BORDER FORCE BRITANNIQUE
Les ressentiments anglais sont prégnants
La ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss, qui accuse les autorités françaises de gâcher les vacances des britanniques. « Nous avons besoin d’une action de la France pour renforcer les capacités à la frontière afin de limiter toute nouvelle perturbation pour les touristes britanniques et pour garantir que cette situation épouvantable soit évitée à l’avenir. »
Serait ce les suites de l’épisode malheureux du stade de France dans lequel Gérald Darmanin s’est illustré de façon bien peu flatteuse? Les britanniques n’ont toujours pas digéré d’être traités de coupables à la place de la racaille locale. Alors quand c’est le ministre de l’intérieur lui même qui parle des contrôles douaniers sans effort anglais, la pilule passe mal.
Du côté français, la fédération nationale des transports routiers va demande à rencontrer le préfet. Elle estime subir les conséquences du Brexit que les anglais auraient dû anticiper. Les français, de manière générale, n’hésitent pas à insulter leur voisins anglais, ce qu’ils ne se permettraient pas avec des personnes d’autres nationalités. Pas de racisme qualifié dans ce cas là.
Nouvel épisode tendu entre les 2 pays après la gestion de la crise migratoire et les mensonges de Gérald Darmanin concernant le stade de France.
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Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine