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Tour de France : les étapes marquantes dans la région (1/2)

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Ce mardi 5 juillet, le Tour de France fait son grand retour dans la région qu’il n’a pas visitée depuis 2018. Avec une étape de 171,5 km raisonnablement réservée aux sprinteurs, le peloton s’élance de la cité de Jean Bart à destination de Calais, via Cassel et Saint-Omer. L’occasion de revenir sur les étapes en Flandre, Artois et Hainaut qui ont marqué la compétition du début du 20ème siècle au début des années 1960.

4 juillet 1906 : Le Tour de France pénètre pour la première fois dans les Pays-Bas français

A l’occasion de la 4ème édition de l’épreuve cycliste, le Tour de France arrive en Flandre. Pour la première étape de l’épreuve, les 78 participants quittent le Vélodrome Buffalo de Neuilly-sur-Seine en direction de Lille. La course n’est pas du goût de tout le monde. Aussi des manifestants jettent-ils inexplicablement des clous sur la route, provoquant une hécatombe de crevaisons dans le peloton. Le quotidien sport L’Auto titrera le lendemain « Hooligan » en première page. A Lille, le Français Emile Georget (Alcyon-Dunlop) triomphe des 275 km après 10h15 de course et endosse par la même occasion le maillot jaune. A l’époque, les étapes ne se déroulaient pas tous les jours. C’est de Douai que le Tour de France s’élancera pour la seconde étape le surlendemain. Direction Nancy !

10 juillet 1907 : Parti de Roubaix, les coureurs s’élancent vers Metz… en Allemagne

Toujours à l’occasion de la première étape du 5ème Tour de France, l’épreuve arrive à Roubaix le 8 juillet. Deux jours plus tard, les coureurs s’apprêtent à disputer la seconde étape qui doit les mener de la cité roubaisienne à Metz. Rien de bien extraordinaire au premier abord ! Mais en 1908, et depuis la défaite militaire française de 1870, Metz et toute l’Alsace-Lorraine sont cédés à l’Empire allemand. Si les autorités impériales autorisent l’arrivée du Tour dans la cité messine, les drapeaux français et les voitures officielles des directeurs de course sont interdits.

5 juillet 1909 : François Faber, héros malheureux à Roubaix

On ne change pas une épreuve qui séduit et se modernise. Au menu de la première étape, les mêmes 272 km du Pont de la Jatte à Paris jusque Roubaix. Après 9h18 de course, le flamand Cyrille van Hauwaert (Alcyon-Dunlop) règle le sprint. Le champion luxembourgeois, François Faber (Alcyon-Dunlop), termine second de l’étape, ce qui ne l’empêchera pas de remporter l’épreuve finale le 1er août. Le vainqueur du Tour 1909 connaîtra un destin tragique. Le 9 mai 1915, tandis qu’il combat en tant que volontaire dans la Légion étrangère, François Faber est tué à l’ennemi, à quelques dizaines de kilomètres du vélodrome de Roubaix, sur le territoire des communes voisines de Carency ou Mont-Saint-Eloi. Son corps ne sera jamais retrouvé.

3 juillet 1910 : Charles Crupelandt triomphe !

C’est une première ! A l’occasion de la désormais traditionnelle première étape entre Paris et Roubaix, un coureur de notre région triomphe chez lui. Le roubaisien Charles Crupelandt (Le Globe) s’impose dans sa ville natale. Si le futur double vainqueur de Paris-Roubaix survit à la Première Guerre mondiale, il en ressort traumatisé. Crupelandt sombre. Il est bientôt condamné à deux ans de prison pour vol de batteries automobiles et son retour à la compétition cycliste lui est interdit à cause de son passé délinquant. Diabétique et amputé de ses deux jambes, il mourra quasiment aveugle et dans la plus extrême pauvreté 45 ans plus tard. Le dernier secteur pavé de Paris-Roubaix honore sa mémoire et porte désormais son nom.

27 juillet 1913 : le début d’une longue tradition

Depuis 1906, la tradition voulait que la Grande boucle s’élance de Paris en direction des Pays-Bas français. Ce sera désormais l’inverse et pour de très nombreuses années. Arrivé dans la cité portuaire le 25 juillet depuis Longwy, au terme d’un périple de… 393 km, le Tour de France s’élance de Dunkerque pour l’étape finale, en direction du Parc des Princes à Paris. 340 km au programme, sans aucun problème pour l’anderlechtois Philippe Thys (Peugeot), porteur du maillot jaune depuis la neuvième étape et qui remporte son premier Tour de France.

27 juillet 1919 : Jean Alavoine triomphe au Parc des Princes et Jules Nempon lanterne rouge

Partie de Dunkerque, la dernière étape du Tour 1919 impose sa dure loi. Si le roubaisien Jean Alavoine (Peugeot-Wolber) remporte l’étape sur le vélodrome du Parc des Princes, Jules Nempon, natif d’Armbouts-Cappel, termine à la dixième et dernière place du classement général remporté par le Wallon Firmin Lambot (La Sportive). Avec plus de 21h passées de plus sur sa machine que le maillot jaune, la lanterne rouge est néanmoins le seul coureur individuel, entendre qui ne fait partie d’aucune équipe, à terminer l’épreuve. Gloire à Jules !

23 juillet 1920 : Félix Goethals le guerrier, l’increvable !

Le nombre de kilomètres fait froid dans le dos. Rien moins que 433 bornes. Parti de Metz, le peloton s’élance vers Dunkerque. Dans la cité de Jean Bart, triomphe Félix Goethals. Le cycliste de Rinxent récidive dans la même étape de la boucle 1921 et s’offre même le luxe de triompher au Parc des Princes à l’occasion de la dernière étape du même Tour. Et le croyez-vous ? Il réitère le double exploit en 1923.

4 juillet 1935 : Romain Maes brise le train-train quotidien

Un bien beau filou que Romain Maes (équipe nationale de Belgique) ! A la faveur de la première étape du Tour 1935 entre Le Vésinet et Lille, le coureur flamand de Jabbeke franchit un passage à niveau à Haubourdin juste avant que le train ne bloque ses poursuivants et rivaux. Maes remporte l’étape, à l’hippodrome des Flandres, avec plus de six minutes d’avance et prend possession du maillot jaune. Les six minutes s’avéreront suffisantes tout au long de l’épreuve et le téméraire Maes ne lâchera plus le maillot jaune. Filant bon train tout au long des 4.338 km, il remporte cette année-là, son unique grand Tour.

24 juillet 1948 : Liège bastonne Roubaix

Progressivement le Tour de France se modernise. Tandis que le déroulé des étapes était auparavant quasi-immuable, le parcours change dorénavant chaque année. Pour la première fois, le Tour de France arrive dans les Pays-Bas français en provenance de la Belgique. De Liège plus précisément, ville-étape pour la première fois et le drômois Bernard Gauthier (sélection du Sud-Est) remporte l’avant-dernière étape du Tour 1948 à Roubaix. L’épreuve s’élancera de cette même ville le lendemain en direction du Parc des Princes. C’est l’Italien Gino Bartali (équipe nationale d’Italie) qui remporte l’épreuve.

2 juillet 1949 : Boulogne-sur-Mer, ville-étape pour la première fois

Lille, Roubaix et Dunkerque avaient eu la part belle jusqu’à présent, le Tour de France s’honore de visiter désormais de nombreuses autres villes. Parmi lesquelles, Boulogne-sur-Mer dans laquelle le Tour arrive pour la première fois. Le Flamand Norbert Callens (équipe nationale de Belgique) règle le sprint d’un petit groupe d’échappés et endosse la tunique jaune du leader du classement général.

6 juillet 1951 : Tour de passe-passe entre Gand et Le Tréport

Un petit Tour et puis s’en vont. Nous l’indiquons simplement pour l’anecdote mais, en cette année 1951, le Tour de France traverse pour la première fois les Pays-Bas français sans s’y arrêter !

26 juin 1960 : Lille ouvre le bal 

Amsterdam ou Bruxelles, si le Tour de France a déjà pris son départ dans les Grands Pays-Bas, il s’élance pour la première fois depuis la Flandre française. Lille est la ville-départ de la Grande boucle 1960. Treize équipes en tout, dont quatre de 12 coureurs et neuf équipes de 8, prennent le départ d’une compétition de 4.173 km répartis sur 21 étapes. Particularité : la première journée est divisée en deux étapes, une première le matin entre Lille et Bruxelles longue de 108 km, précédée d’après-midi l’un contre-la-montre de 28 km dans Bruxelles. La deuxième étape s’élance de la capitale belge et revient dans notre région, à Dunkerque. Bravo à l’Italien Gastone Nencini (équipe nationale d’Italie) qui remporte le Tour.

Crédit photos: cyclingarchive.com (Félix Goethals)

Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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