Nous avons suivi pour vous quelques circonscriptions aux candidats ou aux situations atypiques. Le paysage politique est perturbé depuis 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Mais aussi par la création d’un bloc de gauche mené par LFI.
Candidats atypiques
Avant le premier tour des législatives, nous nous sommes entretenus avec quelques candidats au profil particulier. Découvrons leur résultat.
- Grégory Pamart (12eme circonscription du Nord), ce médecin qui a arrêté son activité pour refus de la vaccination obligatoire s’est présenté sans étiquette. Il prônait la liberté comme 1ere valeur de son programme. Novice en politique, son choix avait suscité remous mais aussi respect de la part de ses patients. Il a récolté 2,78%. C’est très peu mais il dépasse les 1000 voix obtenues et n’est qu’à 1% de moins que le candidat Reconquête qui aura bénéficié de moyens plus importants.
- Alain Bruneel, (16eme circonscription du Nor1 des 2 seuls députés communistes du Nord Pas De Calais lors du mandat précédent, il se présentait logiquement sous l’étiquette NUPES. Face à lui, une seule force de gauche (parti radical de gauche) bien faiblarde pour inquiéter l’élu de terrain. Comme cela s’est passé dans plusieurs circonscriptions du Pas De Calais, il se place second à 33,59% derrière le candidat du RN Matthieu Marchio à moins de 1000 voix. Ensemble (majorité présidentielle) est loin avec 15,15%.
Une médiatisation qui n’aura pas trouvé écho
- Patrick Jardin s’est fait malheureusement connaître pour avoir perdu sa fille Nathalie dans l’attentat du Bataclan. Il a, depuis, toujours crié sa colère et dénoncé mes méfaits de l’islamisme. Il l’a payé cher en étant notamment fiché S par les autorités françaises ou a vu son compte twitter suspendu. Souhaitant s’investir en politique, il s’est naturellement tourné vers le seul candidat qui l’a toujours respecté et compris son combat: Eric Zemmour. Il était investi dans la 4eme circonscription du Nord (Lille, Lambersart, ouest ). Son combat n’aura pas suffi. Il est même en dessous des 5%, seuil nécessaire pour être remboursé de ses frais de campagne. Une circonscription, qui contrairement à beaucoup d’autres n’aura pas qualifié le RN.
- Amine ELBAHI (8eme circonscription du Nord), juriste de formation est roubaisien. Il se fait connaître suite à une intervention dans l’émission zone interdite consacrée aux dangers de l’islamisme. Un des reportages se déroule dans la ville du jeune homme. Il raconte avoir informé à plusieurs reprises la préfecture des pratiques de certaines associations qu’il qualifie de déviantes. Il est, comme la présentatrice Ophélie Meunier, menacé de mort. Alors que beaucoup l’imaginaient s’investir vers un mouvement considéré comme radical, il devient militant Les Républicains et déclaré immédiatement candidat. Il a subi le même scénario que Patrick Jardin (en dépassant les 5% avec 5,80%) en voyant NUPES et Ensemble occuper les 2 premières places. Le RN se classe 3eme.
Situations atypiques
Il s’agit notamment des circonscriptions où sont venues s’affronter des candidats du même bord politique. Non respect de l’accord NUPES, candidature maintenue malgré un choix différent de la commission d’investiture LR/ UDI, des situations à risque pour ces candidats et le mouvement commun de départ.
- 5eme circonscription du Pas De Calais (Boulogne Sur Mer et le grand Boulogne), divergence à gauche où Mireille HINGREZ-CEREDA n’a pas adhéré à NUPES. La militante du PS a donc décidé de se présenter tout de même estimant qu’elle était plus légitime que Nancy BÉLART, choisie par NUPES. Elle a la soutien du maire de Boulogne Sur Mer, qui est son suppléant. Entre les 2 désormais adversaires, les rapports sont tendus. Des noms d’oiseaux ont été prononcés lors des dernières réunions publiques. Ce fut fatal à la gauche. Les 2 adversaires ont obtenu quasiment le même score provoquant l’élimination des 2 mouvements, alors que l’un des 2 aurait pu se placer en tête.
LR et PS pas forcément suivis dans leur choix de candidats
- Idem du côté des Républicains dans la 15eme circonscription du Nord (Flandre intérieure) où Caroline LANDTSHEERE choisie par la commission d’investiture des Républicains n’a pas vu sa candidature retenue. Suite à la même commission du côté de l’UDI, c’est Stéphane DIEUSAERT qui a été préféré entre 2. Les 2 mouvements avaient fait le choix de faire une commission chacun de leur côté et de faire un choix entre les 2 candidats. Ce que n’accepte pas l’ex LR qui ne voit pas sa profession de foi arborer le petit encart qui peut influencer les électeurs “avec le soutien de Xavier Bertrand et Valérie Létard. Mais l’issue était moins favorable à la droite. Le cumul des voix des 2 candidats n’aurait pas permis un maintien pour le second tour. Pas de regret mais signe inquiétant pour Les Républicains.
- Benjamin Saint Huile (4eme circonscription du Nord) avait provoqué des heurts au sein du parti socialiste. Il en a quitté la présidence dans le Nord. Il ne se voyait pas soutenir Anne Hidalgo à la présidentielle. Il a été poussé à se présenter en mars dernier suite à une tribune signée de 30 maires de son secteur. Il termine second et élimine la candidate NUPES. IL sera face à Sandra Delannoy, candidate RN qui arrive largement en tête.
La politique n’est pas un long fleuve tranquille. Le second tour devrait le confirmer. Y aura t’il respect des consignes de vote de NUPES et Ensemble? Réponse dimanche prochain.
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Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine