Les élus du département du Nord étaient réunis hier en séance plénière. Au cours de la matinée, le sujet des violences familiales a de nouveau occupé leur attention. Dès le début du nouveau mandat, le ton était donné. Une délégation dédiée aux violences intra familiales était créée.
4 objectifs ont été définis pour remplir cette lourde mission. Rappelons que le département du Nord était le 1er territoire concerné par les violences au sein des couples pendant la 1ere période de confinement.
- nomination d’une conseillère déléguée dédiée. C’est Anne Sophie Boisseaux, élue du Caudrésis, par ailleurs conseillère régionale dans la majorité de Xavier Bertrand qui sera aux affaires,
- la création de 18 postes d’intervenants sociaux en police et en gendarmerie,
- renforcement du budget dédié, passant de 509 000 à 710 000 euros par une augmentation des subventions aux associations,
- versement d’un RSA d’urgence sous 10 jours pour les personnes devant quitter leur logement et le conjoint violent. Cette mesure est une expérimentation sur le territoire du Valenciennois.
Insuffisant pour les élus de gauche
Le représentant de chaque groupe politique présent dans l’hémicycle a félicité les élus de l’exécutif départemental pour ces avancées. Enthousiasme quant au fait de signer une convention avec le SDIS 59 et d’accompagner la police dans la formation pour accompagner au mieux les victimes. Accord unanime pour sensibiliser les jeunes, dès le collège, à ces situations graves.
Cependant, les écologistes et le parti communiste ont émis quelques réserves. Mesurettes et coups de com pour les communistes par la voix de Maryline Lucas, maire de Guesnain. Consensus avec Mael Guiziou, écologiste du canton de Lille 5 sur la nécessité de rendre le RSA d’urgence pérenne et l’étendre rapidement au delà du Valenciennois. Ils demandent que ne soient pas oubliés les plus petits.
Le parti communiste finira par s’abstenir sur le vote de la délibération non pour son fond mais suite au refus de Christian Poiret de constituer un groupe de travail transpartisan.
Intentions louables sont elles réalisables?
A une époque où tous les maillons de la chaîne sont fragiles: police, justice, social, ces mesures trouveront elles écho dans leur réalité? Depuis des années, le socle de ces institutions est en grande difficulté et ne parvient déjà pas à assurer les missions premières qui sont les leurs.
La région est déjà partie prenante dans ce combat. L’Etat finance également de plus en plus les associations qui viennent en soutien aux victimes. Et pourtant les chiffres sont de plus en plus inquiétants et les associations féministes comptent le nombre de féminicides.
Des conventions, des partenariats seront ils suffisants pour faire avancer ce combat? La justice connaît des mois, voire des années de retard. Les pompiers sont en sous effectif pour être sur le terrain. Quant aux personnels du social régulièrement dans la rue depuis 1 an, ils sont à bout et réclament des moyens. Les violences intra familiales, non seulement violences conjugales, doivent être combattues. La France, la région, un département en a t’ils encore les moyens?
Crédit photo: capture pixabay
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine