Alors que les partis à droite de l’échiquier politique ne sont pas parvenus à un accord en vue des législatives de juin prochain, la situation est différente pour la gauche. Contrairement au rassemblement national, la France insoumise a appelé l’ensemble des partis de gauche à l’union. Leur objectif: peser le plus possible dans l’hémicycle de l’assemblée nationale face à LREM de Macron. L’appellation choisie est NUPES pour Nouvelle union populaire écologiste et sociale.
Martine Aubry en chef de file de l’union dans la région
La grande patronne s’est exprimée par un long communiqué de presse. Elle appelle à signer cet accord malgré de grandes réserves. Parler de retraite à 60 ans alors que le parti dominant de cet accord a appelé à voter Emmanuel Macron semble impertinent. Le mouvement aura t’il le poids suffisant pour être écouté face à un tout Mélenchon qui n’était pas loin du second tour de la présidentielle?
Position tenue par Sarah Kerrich-Bernard, nouvelle coordinatrice du mouvement dans le Nord depuis le départ de Benjamin Saint Huile. Ce dernier, parti suite à la candidature d’Anne Hidalgo pour la présidentielle avait été visionnaire. En février dernier, il se voulait être au delà des partis. A gauche, il n’y en aura donc plus qu’un. Mais pour combien de temps? Les négociations vont elles réellement aboutir. Les choses ne sont pas si simples et les 70 circonscriptions laissées par LFI au PS font grincer des dents. Insuffisant pour beaucoup. L’intérêt général, certes, mais sans perdre sa place. Exemple avec Martine Fileul, sénatrice PS du nord, “très favorable” à un accord des formations de gauche, mais “très en colère” sur ce point. C’est la seconde plus grande fédération de France. Seules 2 circonscriptions seraient sous l’escarcelle du PS dans le département, léger.
Une gauche pourtant divisée au conseil régional
L’accord conclu dans le cadre des régionales 2021 entre les mouvements de gauche aura permis à diverses mouvances d’être représentées à la région. Mais les fissures du début ont pris un tournant plus dur il y a quelques mois. Pour une question de vidéo surveillance, le divorce était acté.
Le sulfureux élu écologiste, Benoît Tirmarche, élu à Wasquehal, s’en prenait directement à son ancien ami. Le pas moins sulfureux Alexandre Ouizille, élu dans l’Oise était pris à partie.
Tout ce petit monde va devoir faire l’un avec l’autre. Pas certain que les socialistes en sortent gagnants.
Mais où sont passés les vrais socialistes depuis 2017?
2 élections que les socialistes courbent l’échine devant un autre mouvement. En 2017, des élus de longue date du PS avaient franchi la ligne rouge. Devenus en quelques semaines macronistes, ils étaient élus ou réélus grâce à l’étiquette En Marche. Dans la région, ce fut le cas pour Catherine Osson, Jean Pierre Pont, Christophe Di Pompéo, ou encore Jacqueline Macquet. Sans scrupule, ils adopèrent la ligne très libérale d’Emmanuel Macron. Et cela ne devrait pas changer.
En 2022, c’est exactement l’inverse que certains sont prêts à accepter: une ligne à l’extrême gauche.
Certains hauts cadres du mouvement ont d’ores et déjà annoncé quitté le parti à l’instar de Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’intérieur sous l’ère Hollande. Idem pour Pierre Pribetich, né à Roubaix, ancien député européen qui a migré dans la région de Dijon. Ce dernier est allé très loin en assimilant cet accord à l’accord de Munich signé entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie mettant l’Allemagne d’Hitler en position de force. Il a depuis supprimé son tweet.
Cette année, pour les socialistes restants, c’est l’asservissement à LFI qu’ils subiront. Cela ne va t’il pas provoquer leur propre mort?
Crédit photo: flickr
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine