Retour sur les 2 derniers matches du racing club de Lens, du bon, du moins bon. Le RCL a de quoi être positif pour la fin de championnat
Encore deux matchs intenses pour les Sang et Or ! Au Parc des Princes face au PSG puis à Bollaert contre le FC Nantes, le Racing a su puiser dans ses ressources pour revenir de situations désespérées. Même si la qualification européenne s’éloigne, l’état d’esprit affiché impose le respect.
Après trois victoires consécutives en Ligue 1, dont celle sur la pelouse du LOSC à l’occasion du derby, le RCL a livré deux nouvelles solides prestations.
Votre chroniqueur ayant été « sur la touche » quelques jours, revenons d’abord sur le match du 23 avril face à Paris.
Ce soir-là, les joueurs de la capitale ne jouaient rien de moins que le titre, un match nul étant suffisant à leur bonheur.
Pourtant, pas d’effusion ni en tribunes ni sur la pelouse, du moins de leur côté.
Échaudés par le comportement de starlettes de leurs joueurs, les ultras parisiens avaient en effet décidé de boycotter le Parc des Princes.
Au regard du match, ou en tout cas de la première période, on comprend pourquoi !
Malgré un onze de départ des plus impressionnants, avec le trio Messi-Neymar-Mbappé devant mais aussi l’Espagnol Sergio Ramos en défense, sans oublier les « anciens » Verrati, Kimpembe et Marquinhos, les Parisiens entraient dans la partie sur un rythme de sénateur, laissant totalement le ballon et la maîtrise du jeu aux Artésiens.
Si aucune action très franche n’était à noter en leur faveur, les Lensois pouvaient presque regretter de ne pas mener au score à la mi-temps.
Corentin Jean répond à Lionel Messi
Les choses allaient se compliquer pour les visiteurs peu avant l’heure de jeu, moment choisi par l’arbitre pour donner un avantage supplémentaire aux Parisiens. L’homme en noir donnait un second avertissement à Kevin Danso pour un tacle mal maîtrisé, et ce après lui avoir attribué un peu plus tôt un premier carton jaune sévère pour une obstruction sur Neymar.
Naturellement, et encore plus à 11 contre 10, une seule action peut suffire à des joueurs aussi talentueux que ceux du PSG pour prendre les devants. Ce fut le cas à la 68e minute, quand Lionel Messi récupéra un ballon à vingt mètres des buts de Jean-Louis Leca avant de le propulser au fond des filets. Une frappe enroulée du pied gauche soudaine, sublime, un éclair de génie dans ce match encore très quelconque de l’Argentin, à l’image de sa saison. Le Ballon d’Or en titre n’inscrivait là que son 4e but en Ligue 1 !
La défaite semblait alors inéluctable pour des Sang et Or valeureux mais éprouvés. C’était oublier un peu vite « l’état d’esprit lensois », incarné aussi par les habituels remplaçants.
À la 82e minute, Franck Haise faisait rentrer Corentin Jean, très peu utilisé cette saison, à la place de Przemyslaw Frankowski.
Six minutes plus tard, à la suite d’un bon travail effectué côté gauche par Machado et Saïd, eux aussi entrés depuis peu, le petit attaquant, côté droit, était à la réception du ballon qu’il pouvait pousser dans le but de Keylor Navar.
Une égalisation à la fois méritée et héroïque, saluée comme il se doit par l’ensemble du groupe mais aussi par les supporters lensois qui avaient bravé l’interdiction de déplacement au Parc des Princes.
Plus rien ne serait marqué et les deux équipes se quittaient donc sur le score de un but partout.
Les Canaris ne sont pas cuits !
Une semaine plus tard, soit samedi dernier, le Racing recevait cette fois une équipe de son statut, le FC Nantes. Si les Bretons ne sont plus à la lutte pour une place européenne via le championnat, ils sont encore dans la course pour une place dans le top 10 et disputeront qui plus est la finale de la Coupe de France dans quelques jours.
Tout le monde imaginait donc les Canaris « la tête ailleurs », plus préoccupés par l’idée de ne pas se blesser ou de ne pas prendre de carton rouge plutôt que de faire un résultat à Bollaert, mais c’était mal connaître la mentalité des équipes dirigées par Antoine Kombouaré.
L’ancien coach du RCL, qui avait sauvé le FCN de la relégation la saison dernière, sait motiver et organiser ses troupes et c’est somme toute très logiquement qu’ils marquaient deux buts en 32 minutes,
Dès la 8e minute, l’attaquant nantais Moses Simon récupérait le ballon au milieu de trois défenseurs lensois avant de tromper Jean-Louis Leca d’une frappe croisée à ras de terre. Une vingtaine de minutes plus tard, le même Simon n’avait plus qu’à reprendre le ballon à bout portant après que Wulker Farinez ait repoussé une frappe lointaine de Wylan Cyprien.
Le coup était rude pour les Lensois, d’autant qu’entre temps, à la 19e minute, l’équipe avait à nouveau été réduite à 10 suite à l’expulsion de Leca, intervenu maladroitement hors de sa surface, bousculant un attaquant adverse.
Lens : battu parfois, abattu jamais !
Une fois de plus cette saison, Lens allait pourtant revenir du diable vauvert.
À la 67e minute, Seko Fofana réalisait une percée dont il a le secret avant de distribuer un bon ballon en profondeur au jeune David Pereira Da Costa, qui avait bien suivi l’action et faisait mouche d’une frappe croisée.
Un quart d’heure plus tard, après avoir consulté la VAR, l’arbitre désignait le point de pénalty pour une faute du portier nantais sur Wesley Saïd. Arnaud Kalimuendo ne tremblait pas et remettait les deux équipes à égalité d’une frappe puissante.
Bollaert, qui connaissait là son 10e match à guichets fermés de la saison (alors que plusieurs se sont joués à huis-clos ou avec des jauges à cause des restrictions « sanitaires »), pouvait exploser de bonheur et de fierté.
Le score n’évoluerait plus et la victoire ne serait pas au bout ; en ne prenant qu’un point, le Racing voyait peut-être l’Europe s’éloigner pour de bon, mais qu’importe, l’essentiel était ailleurs pour un club qui, après avoir connu des années de galères, vit grâce à Franck Haise et ses joueurs une deuxième année de bonheur.
Malgré tout, les rêveurs se disent qu’avec trois succès lors des trois prochains matchs, à commencer par le déplacement de dimanche à Reims, « tous les espoirs sont encore permis ».
Et pourquoi pas ?
Luc Legru
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine