Après le revers subi à l’occasion du derby, le Losc se déplaçait à Reims mercredi soir pour inverser une dynamique grippée depuis le match de Bordeaux. La tâche ne s’annonçait pas sans difficulté, le stade rémois ayant encore besoin de quelques points pour assurer son maintien.
La blessure de Botman et la suspension de Tiago Djalo obligeait Jocelyn Gourvennec à faire preuve d’adaptation et devant Jardim, le charnière centrale était composée de Fonte et d’Andre qui reculait d’un cran pour l’occasion. Bradaric était titularisé avec l’habituel Zelik aux poste de latéraux. On retrouvait Onana et Sanches au milieu, Gomes et Bamba sur les côtés et le duo Weah – Zeghrova pour animer l’attaque.
Si les toutes premières minutes voient les champenois démarrer fort la rencontre avec un tir de Zeneli juste au-dessus, le Losc reprend bien vite la direction des opérations mais de manière stérile et ne se procure aucune occasion réelle. C’est même un geste défensif que l’on pourra retenir de cette période, Onana reprenant Zeneli d’un très beau tacle alors que celui-ci s’apprêtait à armer son tir. Et finalement, Reims parvient à ouvrir la marque à la demi-heure de jeu, le coup-franc de Zeneli est dévié de la tête par André vers son propre but, Jardim est sur la trajectoire mais relâche le ballon dans les pieds de Munetsi qui n’a plus qu’à conclure.
On arrive à la pause avec la sensation de voir une équipe de handball qui fait tourner la balle mais sans jamais se montrer dangereux tandis que les rémois voient moins souvent le ballon mais mettent plus d’impact dans leurs tentatives.
Espoir douché de la seconde période
Et ce n’est pas le début de la seconde période qui va nous inciter à l’optimisme puisqu’après huit minutes, le décidément intenable Zeneli fracasse le poteau d’une belle frappe du droit. Et soudain, trois minutes plus tard, Sanches sort de la torpeur nordiste et d’une frappe sans élan, fusille Rajkovic, le gardien local. Cet éclair de génie a le mérite de mettre fin à l’apathie nordiste. Les lillois retrouvent soudainement leur football et successivement Zeghrova voit sa tentative avortée par le retour de Munetsi, Sanches flirte avec la lucarne d’une frappe pure puis le même Sanches est à deux doigts de tromper Rajkovic, vigilant, d’une belle tentative déviée. Hélas, l’embellie est de courte durée et les dix dernières minutes retrouvent la conjoncture initiale. Mbuku remet la tête à l’endroit des rémois en s’offrant un festival de dribbles dans la surface stoppé de manière litigieuse par Sanches puis c’est Lopy qui voit Foket démarqué mais rate complètement sa transmission avant de se mettre à nouveau en évidence avec une belle frappe suite à un contrôle orienté capté en deux temps par Jardim. Gudmundson, tout juste entré en jeu, tentera bien dans les derniers instants un raid dans la surface adverse ponctué d’un tir dévié par Rajkovic mais le mot de la fin reviendra à Abdelhamid dans les arrêts de jeu. L’ancien dijonnais place une merveille de tir enroulé qui vient nettoyer la lucarne de Jardim et offrir la victoire au stade de Reims.
L’Europe est derrière
Le Losc aura tenu la balle (près de 60% de possession) mais n’en aura rien fait. Une fois de plus, le déchet technique offensif aura été criant avec, par exemple, un famélique taux de 25 % de tirs cadrés. Avec cette nouvelle déconvenue, même si ce n’est pas le cas mathématiquement, le Losc a probablement perdu ses dernières illusions européennes, la fin de saison risque d’être longue… Les supporters ont exprimé leur colère cet après midi par un communiqué de presse.

Pierre Pillerault
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine