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Souplesse pour le déploiement de l’éolien off shore: impact pour l’éolien en mer de Dunkerque?

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Le projet d’éoliennes en mer de Dunkerque avance au grand dam de ses nombreux opposants. Nous avons à plusieurs reprises évoqué ce projet qui jusque la Belgique fait des étincelles. Nous avons également donné la parole à Florent Caulier de l’association “Vent debout” qui a organisé une énième manifestation le 9 avril dernier.

Outre des motifs liés au paysage, au tourisme, à la valeur de l’immobilier, l’autre motif évoqué par les opposants est environnemental. Comment peut on construire ces monstres de fer dans une zone classée Natura 2000 comme c’est le cas à Dunkerque? Qu’est ce cette désignation? C’est un réseau qui rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils contiennent.

Mauvais signal de la CAA de Nantes?

Le 5 avril dernier, la juridiction bretonne avait à se prononcer sur la validation de la régularisation du projet éolien flottant « Provence Grand large », localisé en zone Natura 2000. (au large de la commune camarguaise de Port-Saint-Louis-du-Rhône). Ce projet est différent de celui de Dunkerque, il ne s’agit pas d’éoliennes plantées dans les fonds marins. Cependant les conséquences pour les conséquences pour la faune et la flore sont proches. Les premières victimes resteront toujours les oiseaux.

Une action était menée par l’association NACICCA « NAture et CItoyenneté en Crau Camargue et Alpilles ». Elle a vocation de protéger et défendre le patrimoine naturel. Mais aussi la qualité de vie liée à l’environnement des habitants de Camargue de Crau et des Alpilles.

Les requérants mettaient en avant le caractère protégé de ces lieux. Mais la CAA de Nantes a retoqué cet argument malgré l’avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature. ” Lorsqu’une évaluation conclut à une atteinte aux objectifs de conservation d’un site Natura 2000 et en l’absence de solutions alternatives, l’autorité compétente peut donner son accord pour des raisons impératives d’intérêt public majeur. Dans ce cas, elle s’assure que des mesures compensatoires sont prises pour maintenir la cohérence globale du réseau Natura 2000. Ces mesures compensatoires sont à la charge de l’autorité qui a approuvé le document de planification ou du bénéficiaire du programme ou projet d’activités, de travaux, d’aménagements, d’ouvrages ou d’installations, de la manifestation ou de l’intervention. La Commission européenne en est tenue informée. »

Le site protégé connaît donc une valeur inférieure aux raisons impératives d’intérêt public majeur.

La lutte contre le changement climatique, prétexte invoqué

La lutte contre le changement climatique, devenue priorité numéro 1 aux yeux de nos dirigeants politiques. Vous savez ce qui vous interdit de rentrer dans certaines grandes villes en cas de voiture considérée comme trop polluante. Ou quand on vous demande de réduire votre niveau de chauffage d’un degrés pour la planète.

La CAA de Nantes va au delà. Elle considère que « le développement des énergies renouvelables, dans le contexte de la lutte contre le changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, résulte d’engagements énergétiques européens, nationaux et régionaux ». Plus précisément et en lien avec le projet méditerranéen, la Cour ajoute que « l’éolien flottant présente de nombreux avantages par rapport à l’éolien posé en mer, tandis que la mer Méditerranée, par la profondeur de ses fonds et l’importance de ses gisements éoliens, s’avère propice à l’expérimentation et au développement de parcs d’éoliennes flottantes ». Selon les juges, l’éolien flottant entre dans cet objectif.

Autre condition remplie: il n’y avait, dans ce cadre, pas d’autre solution que l’installation de ces éoliennes. Certains autres sites étudiés ne pouvaient en revanche pas les accueillir. C’est le cas de la réserve naturelle nationale ou au cœur d’un parc national (comme celui des Calanques). Idem pour celle située trop près du chenal d’accès d’un grand port maritime (Marseille-Fos, en l’occurrence). De plus, est mis en avant le redimensionnement du projet, le nombre d’éoliennes ayant été diminué.

Application pour l’éolien en mer?

Selon Laurent Bordereaux, professeur à l’université de La Rochelle, cette décision ne doit pas “être interprétée comme ouvrant la voie à un déploiement massif de l’éolien offshore dans les aires marines protégées.” Cependant, les associations et opposants sont défaitistes. Encore un nouvel argument en faveur d’une avancée significative du projet d’un point de vue juridique.

Cette décision de justice aurait elle la même issue pour le projet dunkerquois? L’éolien en mer, non seulement flottant, sera t’il considéré comme faisant défaut à la protection à assurer à une zone Natura 2000 comme celle située devant la digue?

Crédit photo: DR

Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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