Notre média ne souhaite pas prendre position dans le conflit opposant la Russie et l’Ukraine. Des personnes expertes le font bien mieux que nous pourrions le faire. Nous ne pouvons que vous encourager l’article de nos confrères de l’OJIM à ce sujet.
L’univers des médias disponibles en France vient d’être bouleversé. Les 2 chaînes d’informations financées par le pouvoir russe, RT et Sputnik, viennent d’être bannies par Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne. Cette sanction s’applique aux chaînes diffusées en France.
Ce qui fait la joie de Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères
Nombre de représentants du gouvernement mais aussi des soutiens ukrainiens, des politiques ont rapidement approuvé cette décision.
Mais pour un salarié de RT France, cela pose plusieurs questions. Ce salarié n’est pas n’importe qui. Régis Le Sommier fut grand reporter pour Paris Match pendant 25 ans. Il collabore avec RT France depuis 7 mois et a une pensée particulière pour les 176 salariés de la chaîne. Il affirme n’avoir jamais ressenti de propagande.
Une décision qui interroge
Mais il va plus loin. Il s’interroge sur les conséquences de cette annonce.
- quid du positionnement de l’ARCOM (ex CSA) vis à vis de l’Union Européenne? Est ce normal que cette institution prenne décision à la place de l’organisme de régulation des médias en France? RT France a subi à plusieurs reprises des contrôles depuis sa création en novembre 2017. Jamais, le CSA puis l’ARCOM n’ont eu à remettre en cause son objectivité,
- n’y a t’il pas là un souci de liberté d’expression? Selon lui, cela ne revient il pas de faire comme Vladimir Poutine qui musèle les médias? La journaliste de la chaîne, Nadège Abderrazak, s’exprime à ce sujet.
- pourquoi d’autres chaînes financées par un Etat n’ont elles jamais subi de pression? L’exemple le plus significatif est celui d’al jazeera france. Dès 2010, Médiapart mettait en avant ses liens proches avec les islamistes des Frères Musulmans. Et pourtant, rien de tel n’a été même évoqué concernant son avenir.
Tous ces questions sont reprises par Charlotte d’Ornélas sur cnews hier.
Quelle que soit la position de chacun sur le conflit en cours, la décision prise unilatéralement par la Commission Européenne n’est pas rassurante pour l’avenir des libertés. Non l’arrêt d’un média n’est jamais une bonne nouvelle. Ne pourrait on pas imaginer, par exemple, une telle mesure à un média invitant des experts anti vaccins? Ou encore remettant en cause le grand remplacement?
Crédit photo: wikimédia
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine