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Le marché immobilier bousculé par la montée des eaux

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Il y a quelques jours, le cabinet Callendar diffusait une étude à prendre au sérieux. Ce cabinet spécialisé dans l’analyse des risques climatiques a analysé les transactions immobilières entre 2016 et 2021. Les résultats font froid dans le dos. Ce serait pas moins de 15 000 achats immobiliers qui seraient potentiellement inondables d’ici 2050. Une carte de France met en avant les zones particulièrement à risque couplées à la valeur des biens. Outre des problématiques liées à la qualité des constructions et à la perméabilité des sols, le littoral connaît ce phénomène.

En cause: la pollution, les gaz à effet de serre comme le montre ce schéma

Où se situent ces biens? Le Nord Pas-De-Calais est concerné et particulièrement le Dunkerquois et ce jusqu’à l’intérieur des terres. Ce phénomène est depuis quelques années identifié. Mais la prise de conscience n’est pas là. A la différence des actions d’anticipation mises en place de l’autre côté de la frontière, le sujet peine à intéresser les politiques publiques. Pourtant les conséquences premières sont dramatiques mais d’autres impacts plus sournois les accompagneront.

capture écran étude cabinet Callendar

Des impacts pour le marché immobilier futur

Selon ces experts, 6000 à 9000 biens vendus au cours des 5 dernières années seraient directement concernés en 2050. Les prévisions deviennent complétement inquiétantes à l’horizon 21OO. Les plus pessimistes indiquent que 80 000 biens subiraient le problème.

Outre des conséquences pour les acheteurs, c’est un pan de l’économie qui se retrouve en difficulté. La valeur totale des biens concernés : entre 1 et 1.5 milliards d’euros en 2050 et entre 2.2 et 19.5 milliards d’euros en 2100.

A partir de 2023, la France connaîtra la mise en oeuvre d’une évolution législative. Les locataires et les acquéreurs devront être informés des risques d’érosion côtière à l’horizon d’un siècle dès la publication de l’annonce. Les propriétaires devront provisionner les coûts de destructions et de remise en état. Tout ceci aura un coût qui sera augmenté par les assureurs. Ces derniers sont de plus en plus frileux pour contractualiser sur des biens immobiliers situés sur de telle zone à risque. La plupart d’entre eux se sont retirés des marchés d’Outre Mer. Leurs tarifs vont vraisemblablement exploser.

Des solutions déjà prévues en Flandre

Niewport est la zone la plus à risque de l’autre côté de la frontière. Mais les Flamands ont déjà mis en place des solutions pour éviter le pire. Dès 2011, ils réensablent la digue ce qui sera fait à Dunkerque uniquement en 2015. Le gouvernement flamand a lancé un Plan directeur de la sécurité côtière. Les barrages maritimes existants sont donc renforcés. Mais la dernière initiative est aussi la plus spectaculaire: la construction d’un barrage anti-inondations mobile, à l’estuaire de l’Yser. C’est là que se trouve le point faible du territoire. Des indicateurs ont déjà été définis pour savoir quand cette barrière se fermerait.

L’ensemble de l’étude est disponible sur le site du cabinet Callendar.

Crédit photo: capture youtube

Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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