C’est une tragédie qui se déroule sous nos yeux et nous demeurons passifs davantage que nous ne sommes en réalité impuissants. L’O.N.G. World Wildlife Fund (W.W.F.) estime à 60% le pourcentage d’animaux sauvages disparus de la surface du globe au cours du dernier demi-siècle, plus précisément depuis 1970. Parmi eux, bien évidemment, les gros mammifères des continents africain et asiatique, sur lesquels W.W.F. ne cesse d’alerter, tout autant victimes du braconnage que d’une explosion de la surface habitée qui réduit les espaces naturels. Dans un rapport paru en 2017, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (I.U.C.N.) et le Museum d’histoire naturelle s’accordent pour indiquer que 33% des espèces terrestres et 32% des espères marines sont menacées ou sur le point de l’être…
Une situation alarmante dans le monde entier
Incriminer les seuls continents sous-développés ou en voie de développement serait bien évidemment aussi menteur qu’abject. Car la situation n’est guère plus réjouissante dans le Vieux monde. Le loup, l’ours, le lynx bien évidemment mais là également, nous aurions tort de concentrer notre regard uniquement sur les espèces les plus « grosses » et paradoxalement les plus « invisibles » au regard de l’humain, tant elles sont aussi farouches que discrètes.

Victimes de nombreuses formes de pollution, le constat est le même, sous nos yeux, à proximité immédiate, concernant les espèces de très petite talle. Citons l’abeille, par exemple, au sujet de laquelle il est souvent répété que si elle disparaissait, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre. Le problème d’extinction de l’espère humaine est, en tout cas, suffisamment pris au sérieux par la Chine pour qu’elle commence le travail de pollinisation par le bras de l’homme. Moins connue est la raréfaction du nombre de lombrics et autres vers de terre au mètre carré et qui doit nous alerter sur la mauvaise santé d’une terre qui n’avait besoin de rien pour être nourricière et que l’homme ne cesse de dégrader et polluer.

D’autres victimes que les oiseaux
Les animaux rois des forêts et montagnes donc, mais aussi les invertébrés du monde souterrain. Et entre les deux donc ? Eh bien la situation n’est guère plus réconfortante. Citons, par exemple, le hérisson que nous voyons davantage écrasé sur le bord des routes que dans nos jardins et prairies à la tombée du jour mais également les oiseaux décimés par la modification du biotope, le déboisement et l’urbanisation, tout autant que la pratique de la monoculture qui appauvrit le milieu naturel, la destruction des zones humides, les pesticides, mais encore, et entre autres tant la liste ne peut être exhaustive, un nombre de chats prédateurs, dont il se peut qu’il soit devenu trop important. Voilà qui ne fera certes pas plaisir à tout le monde…
Les oiseaux donc ! C’est un poncif mais ne craignons jamais de le répéter : on ne protège mieux que ce que l’on connaît. Aussi est-ce la raison pour laquelle Didier Plouchard, photographe passionné d’ornithologie, et Jean-François Pépin, ornithologue, tous deux membres du Groupe ornithologique et naturaliste du Nord et du Pas-de-Calais viennent d’entreprendre la publication d’un volumineux ouvrage, de format album, intitulé Vies d’oiseaux en Hauts-de-France.
Découvrez 154 espèces de volatiles
De l’accenteur mouchet au Verdier d’Europe, ce sont 154 espèces de volatiles qui sont décrites : échassiers, oies, passereaux, rapaces, limicoles, canards et plein, plein d’autres. Chaque monographie vous informe des caractéristiques du volatile afin de mieux l’identifier et décrit son habitat naturel, son mode de vie, sa sédentarité mais également la répartition géographique de chaque espèce au sein des Pays-Bas français et malheureusement, les dangers qui pèsent sur certaines d’entre elles. Chaque fiche est illustrée de magnifiques clichés de Didier Plouchard.
Découvrez l’avifaune de votre région et partez à sa rencontre à l’occasion de sympathiques balades au cours desquelles vous tenterez d’apercevoir ce trésor vivant que sont les espèces volatiles qui peuplent notre région. Apprendre à les connaître et les reconnaître, c’est apprendre à les respecter et protéger.

Le riche album est vendu au prix de 35 euros. Inutile d’ajouter qu’il sera entre de bonnes mains parmi celles des enfants.
Attention, si vous êtes béthunois, les deux auteurs donnent une conférence ce mercredi 23 février à 18h30 à La Fabrique, 6 rue Sadi-Carnot à Béthune (voir photo).

Et si vous souhaitez en savoir davantage et suivre l’ensemble de leurs activités, nous vous invitons à suivre la page Facebook du Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais dont voici ce lien.
Le G.O.N. anime également des chroniques régulières sur Radio Uylenspiegel 91.8.

PEPIN Jean-François & PLOUCHARD Didier, Vies d’oiseaux en Hauts-de-France, s.l, Groupe ornithologique et naturaliste, 2021, 317 p.