Accueil Politique Marine Le Pen et son inexorable attaque contre les langues régionales

Marine Le Pen et son inexorable attaque contre les langues régionales

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Mardi, Marine Le Pen, tenait une conférence de presse sur la défense de la langue française. A Villers Cotterêts, lieu symbolique pour la circonstance, elle a présenté son plan d’urgence pour la langue française et la francophonie. Elle a rappelé le sens de l’ordonnance de Villers Cotterêts, texte le plus ancien encore en vigueur et qui pose le principe de la primauté du français dans les documents relatifs à la vie publique. Edictée par François Ier en 1539 et adoptée par le Parlement de Paris, elle est régulièrement bafouée. C’est ce qu’a dénoncé la candidate à la Présidentielle.

La langue Française en réel danger

Indéniablement, c’est un fait. L’usage du Français recule. Comme l’a dit la députée du Pas De Calais, l’anglicisme est partout que ce soit dans la publicité mais aussi dans la sphère publique et politique. Des conférences de presse de représentants du gouvernement se déroulent même dans la langue de Shakespeare.

Autre désagrément: l’usage de l’écriture inclusive qui aboutit à une difficulté de lire le texte le plus simple. Phénomène de mode gauchiste, il pollue l’école, l’administration et notre quotidien.

C’est aussi l’utilisation de langues étrangères dans certains quartiers qui est visée. La langue arabe, devenue monnaie courante dans certains quartiers, souvent appelés “quartiers de non droit” doit être combattue pour Marine Le Pen.

Pour permettre cette revalorisation du Français, elle souhaite mettre en place plusieurs outils:

Ces craintes sont justifiées par Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie Française, dans le Figaro du 15 février. Elle émet des critiques contre le “franglais” qui “déstructure et détruit la langue Française.”

Une pique envers les régionalistes

La conférence de presse a duré 25 minutes. 25 minutes d’attaques en règle contre le gouvernement et la politique d’Emmanuel Macron. Mais pas que… en quelques mots, les “régionalistes” étaient également visés.

Ce court moment fut très confus (à partir de 14 min 35) “Cette défense absolue du Français permettra de ne plus maltraiter initialement les langues régionales. Le Français étant réaffirmé avec force comme étant la langue de la République, nous pourrons à nouveau accorder l’attention que mérite la préservation des langues régionales. Sans rien céder évidemment aux revendications des régionalistes qui cherchent à créer des divisions qui n’ont pas lieu d’être”.

Marine Le Pen, en d’autres termes, réaffirme l’esprit jacobin de son mouvement politique:

  • elle ne se préoccupe pas des langues régionales pour l’instant, le Français étant en danger.
  • “les régionalistes” créent des ruptures avec le reste des Français

Elle déclarait déjà en 2011: “« Le bilinguisme régional […] justifiera demain la signalétique en arabe dans les quartiers, pour mieux installer une France en peau de léopard. Vouloir contrevenir à ce principe d’unité linguistique ne peut qu’ouvrir la voie à la libanisation de notre pays »” Sévère.

D’autres élus de sa mouvance sont sur la même ligne notamment sa nièce Marion Maréchal ou encore Gilbert Collard parti rejoindre Eric Zemmour. En 2014, ils avaient voté contre la proposition de loi des socialistes visant à ratifier la Charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales ou minoritaires. L’ex polémiste, lui même, n’est pas très à l’aise sur cette question. L’esprit parisien prend facilement le dessus de ces considérations.

Cette position jacobine interroge. Sans aller dans des revendications politiques vers l’autonomie ou d’indépendance, la France est reconnue pour ses singularités et traditions régionales. Ce sont elles qui composent l’hexagone et non l’inverse. Considérer l’utilisation d’une langue régionale comme un danger et vouloir l’interdire ne revient il pas à nier l’identité de ses habitants?

Crédit photo: DR

Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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