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Mais comment vont s’éclairer les Belges ?

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En Belgique comme en France, les peurs guident le débat sur la production d’électricité : peur de l’atome contre peur du gaz carbonique. Les tergiversations du gouvernement donnent mal au crâne.

Deux centrales nucléaires (sept réacteurs), celle de Doel, près d’Anvers et celle de Tihange, près de Liège, fournissent 40% de la production électrique belge, et cette part baisse alors que les besoins en électricité sont en augmentation constante. La part du gaz dans ce mix énergétique (34%) dépend des gisements de Groningue et de la Mer du Nord en voie d’épuisement, pas encore relayés par le gaz russe de Nord Stream 2.

Dans ce contexte qui ne concerne pas que la Belgique, le gouvernement fédéral a décidé en 2003 la fermeture de ses deux centrales nucléaires en 2005, délai repoussé à 2025 après quelques péripéties politiques, puis réaffirmé en ce début d’année 2022 : fermeture de Tihange 2 en 2022, Doel 3 en 2023, et les autres réacteurs en 2025.

Les gouvernements successifs auraient dû prendre le temps de se préparer à ce scénario puisque cette décision remonte à presque vingt ans, mais non, curieusement ils ne se sont pas demandé comment ils allaient s’éclairer dans les années à venir.

Ah si ! Ils comptent sur l’éolien terrestre et marin (14,5%), le solaire (5,2%) qui fournissent malheureusement une énergie intermittente, aléatoire, qui n’est utilisable qu’en complément des énergies « pilotables », carbonée (gaz) ou décarbonée (atome), que l’on veut… éliminer. Insoluble. A moins que le biogaz (2,5%) ? 😊

La première solution gouvernementale proposée consiste à construire deux nouvelles centrales au gaz, une en Wallonie, une en Flandre. Quand on sait que le gaz émet 40 fois plus de CO2 que le nucléaire, et qu’il produit une électricité beaucoup plus chère, on voit que les partis verts (ECOLO et Groenen) qui sont au gouvernement préfèrent au nucléaire le CO2 qu’ils accusent pourtant d’être une cause du réchauffement terrestre. La fermeture des centrales nucléaires pourrait entraîner une augmentation de 48 à 72 % des émissions de CO2, selon le professeur d’économie Johan Albrecht.

Compliquons un peu : la ministre (N-VA) de l’Environnement du gouvernement flamand a refusé le permis de construire de la centrale au gaz de Vilvorde !

Autre solution : importer l’électricité. Mais les pays voisins affrontent le même scénario : la France, dont plusieurs réacteurs sont à l’arrêt, devra sans doute importer cet hiver de l’électricité, et l’Allemagne veut à la fois fermer ses centrales au charbon et ses derniers réacteurs nucléaires. Alors ?

Le gouvernement réfléchit et s’est donné un nouveau délai : fin mars 2022. Le nucléaire sorti par la grande porte pourrait revenir par la fenêtre. Le gouvernement prévoit un investissement d’environ 100 millions d’euros dans la recherche sur le nucléaire de nouvelle génération : les petits réacteurs modulaires, qui font moins peur. Mais ce n’est pas pour demain. Entretemps, les Belges pourront-ils s’éclairer ?

AW

Crédit photo: wikipédia

Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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