Michel De Swaen compte parmi les plus grands auteurs de la Flandre qui ne connaît pas de frontière. L’auteur de De gecroonde leerse ou de Het leven en de dood van Jesus Christus mais encore De zedighe doot van Carel den Vijfden fut également le traducteur en néerlandais du Cid et de Cinna de Corneille. Le 20 janvier est le jour anniversaire de la naissance du Prince de la rhétorique, que la politique unilinguistique française a tôt fait de jeter aux oubliettes. La réédition de la biographie que lui a consacré Robert Noote est l’occasion de partir à la découverte du dramaturge et de son biographe. Rencontre…
Le miroir du Nord (MDN): Robert Noote, vous vous qualifiez d’écrivain régionaliste et avez publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels des biographies littéraires et historiques, des ouvrages d’histoire locale, des recueils de poésie et un roman historique. Vous procédez à la réédition de votre biographie consacrée au dramaturge dunkerquois Michel De Swaen. Qui est Michel De Swaen ? Dans quel contexte historique produit-il son œuvre ?
Robert Noote: Michel De Swaen (1654-1707) est un poète et dramaturge dunkerquois dont toute l’œuvre est écrite en flamand/néerlandais. Il écrit quand la Flandre est devenue française sans jamais utiliser le français, langue de l’occupant.
MDN: Michel De Swaen est la principale personnalité de la littérature flamande de France en langue flamande. Est-il un « accident » littéraire ou la figure tutélaire d’auteurs flamands de France écrivant dans leur langue maternelle ? Pourquoi continuer de le lire plus de 360 ans après sa mort ?

Robert Noote: Michel De Swaen n’est aucunement un accident littéraire. C’est le parfait produit des chambres de rhétorique florissantes à l’époque. De plus sa parfaite connaissance de Jacob Cats (1577-1660) et de Joost van den Vondel (1587-1670) et des classiques français, ont donné une vraie valeur littéraire à ses récits qui méritent d’être redécouverts.
MDN: Célébré en Flandre du Nord, Michel De Swaen est tombé dans un relatif oubli dans sa Flandre natale, à l’exception de cercles culturels dont l’un porte son nom. Pour quelle raison ?
Robert Noote: La cause principale est l’utilisation du flamand qui l’a hautement pénalisé. Encore aujourd’hui, à Dunkerque, on écrit et parle le français, on n’y comprend pas le néerlandais.
MDN: La Bretagne, la Corse, l’Alsace, le Pays Basque et bien d’autres, sont davantage parvenus à maintenir une littérature en langue régionale que la Flandre ? Quel est votre sentiment sur la situation linguistique en Flandre française ? L’éclosion d’un nouveau Michel De Swaen est-elle envisageable ?

Robert Noote: Tant qu’on s’amusera à enseigner le flamand dialectal, on ignorera le patrimoine littéraire écrit en néerlandais par des écrivains de la Flandre française. Vous pouvez retrouver ces écrivains dans mon livre « Dictionnaire des Flamands de France ».
MDN: La Flandre demeure le principal fil conducteur de votre œuvre. Quelle est votre ambition d’écrivain ? Parlez-nous de vos autres livres.
Robert Noote: Mon œuvre, bien modeste, est derrière moi. Mon seul souhait est de la mettre le plus possible à la disposition du public. C’est pourquoi j’ai établi un partenariat avec TheBookEdition qui permet de mettre à disposition quelques-uns de mes livres, dont celui sur De Swaen, dans le monde entier.
Un ami m’a dit que j’avais dédié ma vie à la mission de faire renaître l’histoire de ma région. C’est un peu cela.
NOOTE Robert, Pour lire DeSwaen (1654-1707), TheBookEdition, 130 p.
Site de l’auteur : http://robertnoote.e-monsite.com/
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Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine