La magie de la coupe a encore frappé ! Au terme d’un match à rebondissements, le Racing Club de Lens s’est adjugé mardi soir un deuxième derby cette saison et disputera donc les huitièmes de finale de la Coupe de France.
Mais par où commencer ? C’est une soirée très particulière qu’ont vécu les 5 000 supporters de Bollaert, chiffre dû à la jauge stupidement imposée par le gouvernement pour « lutter contre le covid ». Notons d’ailleurs que la plupart des spectateurs étaient réunis dans la même tribune, rendant cette mesure plus bête encore.
Sur le terrain, le Racing est bien rentré dans la partie, mettant beaucoup de rythme en début de match et se procurant même deux belles occasions. Dès la 5ème minute, Arnaud Kalimuendo reprenait du bout du pied et à bout portant un centre de Jonathan Clauss venant de la droite. Huit minutes plus tard, Florian Sotoca déviait un nouveau ballon de Clauss.
Ivo Grbić, le gardien lillois, était toutefois vigilant sur ces actions.
Le LOSC, privé de plusieurs joueurs positifs au covid, alignait tout de même une équipe très compétitive, avec Botman en défense (toujours courtisé par Newcastle), Sanches au milieu (qui plaît beaucoup au Milan AC), le prometteur Onana à ses côtés ou encore Jonathan Bamba devant.
Les Lillois procédaient en contre en début de partie et s’offraient ainsi de belles opportunités. Après l’occasion de Yazici à la 8ème minute repoussée sur sa transversale par Farniez, le gardien lensois, le milieu défensif Amadou Onana ouvrait de la tête à la 29ème minute après un centre mal repoussé par la défense du RCL.
Le joueur sénégalais doublait la mise quatre petites minutes plus tard, se retrouvant seul face au but après que ses partenaires du front de l’attaque ont percé une défense artésienne léthargique.
Débutait alors une période très pénible pour les Sang et Or, qui, comme en fin d’année 2021, montraient une grande fébrilité défensive et perdaient la combativité qui les caractérise, manquant à plusieurs reprises d’encaisser un troisième but qui aurait définitivement enterré leurs espoirs.
Mais la troisième but de la rencontre fut lensois et fut le véritable tournant de la rencontre. Suite à une touche rapidement jouée, Wesley Saïd, tout juste entré en jeu et parti en contre-attaque, combinait avec Kalimuendo à gauche de la surface de réparation avant de décaler le ballon pour Fofana au point de pénalty. Ce dernier ne se faisait pas prier pour envoyer le cuir dans la cage lilloise.
Si les supporters lillois passeront la fin de soirée à s’exclamer contre la fameuse touche à l’origine du but car l’arbitre assistant avait indiqué que celle-ci devait être en faveur des dogues, rappelons que l’arbitre central est le maître du jeu et peu parfaitement déjuger son collègue.
Quoi qu’il en soit, cette réduction du score permettait aux hommes de Franck Haise d’y croire à nouveau. Les deux équipes se procuraient des occasions dans une fin de match très animée, marquée par deux énormes occasions du jeune attaquant du RCL, Ibrahima Baldé, contrées par un défenseur puis le poteau.
Alors que la chance semblait sourire au LOSC, un corner lensois tiré du coin droit à la 95ème minute de jeu revenait dans les pieds de Seko Fofana, à l’entrée de la surface, côté gauche. C’était le moment où jamais pour le puissant milieu de terrain ivoirien qui effaçait Reinildo sur un drible dont il a le secret et dérochait une frappe croisée à ras de terre dans l’angle opposé, qui touchait le poteau avant de rentrer dans les filets. 2-2, Bollaert, même avec sa capacité réduite, pouvait exploser !
Avec un peu plus d’efficacité, Lille aurait pu mener tranquillement par 3 ou 4 buts d’écart, mais aurait également pu s’incliner dans les ultimes secondes. L’attaquant lensois Corentin Jean était en effet victime d’un « pied haut » mais l’arbitre décidait de ne pas siffler un pénalty qui aurait été légitime mais aurait fait couler beaucoup d’encre. Il faudrait bel et bien en passer par les tirs aux buts.
Certains parlent de cet exercice comme d’une loterie, d’autres y voient une épreuve technique très sérieuse, et, à ce petit jeu là, le gardien vénézuélien du RCL Wuilker Faríñez est bon, très bon.
Si Jonathan Bamba lançait les hostilités en transformant son tir, comme Wesley Saïd (Lens) après lui, le deuxième lillois à s’élancer, José Fonte, n’en faisait pas autant, propulsant le ballon à gauche du but. Gaël Kakuta (Lens), Botman (Lille), Corentin Jean (Lens) et Jérémy Pied (Lille) marquaient tour à tour. Jonathan Clauss échouait sur Grbic, mais Renato Sanches butait sur Faríñez dans la foulée, offrant une balle de match à un certain Seko Fofana. Ce dernier ne se faisait pas prier et transformait son pénalty avec un nouveau « poteau rentrant ».
Pour la deuxième fois en quatre mois, le derby, la fierté et la suprématie régionales sont lensois.
Même si les statistiques de la partie sont toutes ou presque en faveur du Racing (possession du ballon, nombre de tirs, nombre de tirs cadrés, etc.), le contenu fut souvent poussif voire inquiétant côté lensois, mais nul doute que la dernière demie- heure et la conclusion heureuse feront du bien dans les têtes et permettront au club de reprendre sa marche en avant.
Le prochain tour de cette Coupe de France se jouera le 29 ou le 30 janvier prochain à Bollaert contre l’AS Monaco.
Luc Legru
Crédit photo: capture twitter
Le miroir du Nord, 2022. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine