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TER : le cauchemar continue pour les voyageurs

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Des années que le supplice dure pour les utilisateurs du TER dans la région… Même si les dysfonctionnements sont médiatisés particulièrement depuis quelques mois, les problèmes persistants remontent à plusieurs années. Le mois de novembre 2016 avait déjà été recensé comme le pire selon les statistiques de régularité fournis par la SNCF. A cette époque, plus de 15% des trains étaient arrivés en retard soit avec + de 5 minutes sur l’heure prévue.

Mais depuis quelques mois, la situation semble avoir pris un tournant négatif encore plus prononcé. Depuis la rentrée de septembre, c’est le cauchemar parfois quotidien pour les voyageurs utilisant certaines lignes. Nos amis picards connaissent une situation dramatique sur la ligne Laon- Paris ou encore au départ de d’Amiens, destination la capitale. Dans le Nord Pas De Calais, mêmes scénarii. Le 19 novembre, une centaine d’élus s’était rassemblée en gare de Templeuve en Pévèle dans le Nord pour demander une amélioration du service quotidien.

Ces cartes issues du rapport annuel 2020 de l’autorité de la qualité de service dans les transports confirment ces difficultés :

extrait rapport AQST

Une année 2021 aux dysfonctionnements de plus en plus nombreux

Dans le contexte de l’élection présidentielle 2022, ce dossier prend des airs de politique politicienne. Xavier Bertrand a directement alpagué le président de la République lors de sa venue à Amiens le 22 novembre.

Mais qui est finalement responsable de cette situation ? Question à laquelle les « usagers » de la SNCF voudraient avoir une réponse. Ils paient mensuellement leur abonnement pour un service de plus en plus médiocre. Les associations de défense des usagers également dont la FNAUT s’interrogent.

L’Etat ? La SNCF ? La région ? la crise sanitaire ? et si tout le monde était un peu responsable de la situation. Rappelons que le conseil régional n’a pas autorité sur le personnel de la SNCF et n’est pas propriétaire des lignes et des trains. Force est de constater que les perturbations existaient bien avant le démarrage de la crise du covid. Pourtant la région et la SNCF en octobre 2019 signaient la convention TER. Au jeu des échanges musclés entre la SNCF et Xavier Bertrand, elle a fixé des objectifs à la SNCF quant à l’amélioration des conditions de transport des usagers et à la régularité des trains et à la région pour le triple A : assis, à l’heure, averti. Le président du conseil régional paraissait satisfait de lui et de cette contractualisation. Si aucune gare et guichet du réseau régional n’ont été fermés, que des agents de sécurité sont toujours présents dans les trains selon l’exécutif régional, la suffisance des rames et la régularité du trafic posent question.

L’objectif fixé à 87% de trains à l’heure (moins de 5 minutes de retard) était-il assez ambitieux ? La nouvelle grille horaires des TER dont la mise en œuvre devait débuter le 5 décembre 2019 avait elle été suffisamment examinée ? Les suppressions de trains et dessertes prévus étaient conséquents. La région a négocié un chèque de 11 millions avec la SNCF. Cette dernière a remis en place les trajets supprimés.

Suspensions des paiements à la SNCF

Pourtant, rien n’y fait. Le 24 octobre dernier, Xavier Bertrand menace de sanctionner la SNCF en suspendant ses paiements si la situation ne s’améliorait pas mi novembre. La SNCF a alors mis en place un plan d’actions qui apparemment n’est pas optimal. Le 1er décembre, la coupe était pleine pour le président du conseil régional. Le même jour que le vote des adhérents LR pour choisir sa tête de liste pour la présidentielle, il diffuse un communiqué de presse cinglant. Et comme sa candidature, son communiqué n’a pas eu beaucoup d’effet.


Hervé Morin, président de la région, dès juillet 2020, avait appliqué le même régime de défaveur à la SNCF locale.
Certains diront qu’il était temps, les élus de l’opposition du Rassemblement National se rappellent aux bons souvenirs de leurs demandes passées.

Quelles solutions?

Autre solution envisagée par les élus de la majorité régionale : l’ouverture à la concurrence, sujet épineux et qui a contribué à alimenter les animosités entre région et SNCF.

Les usagers n’ont plus qu’à espérer que le contrat de performance du réseau ferré entre la Région et SNCF Réseau 2022-2024 voté le 23 novembre dernier en commission permanente vienne à leur secours. Et se dire que dorénavant, ils savent pourquoi ils paient leur abonnement chaque mois.

Mais pour l’instant, c’est un zéro pointé dans l’amélioration du service. Pire une  nouveauté côté SNCF en cette période de vacances de Noël: plus de grilles horaires fixes pour les TER. Les horaires sont connus la veille à partir de 17H. Comment prévoir un voyage dans ce contexte? Et comme le mentionne la FNAUT dans son communiqué de presse du 21 décembre, l’utilisation d’un ordinateur est obligatoire pour accéder à ces informations.

Pas de nouvelle du côté de Xavier Bertrand depuis le 1er décembre. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de la politique

Nous suivrons ce dossier.

N’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages, vos photos ou vidéos de vos expériences dans le TER Hauts de France.

Crédit photo: wikipédia

Le miroir du Nord, 2021. Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 Commentaires

  1. […] Le 28 décembre, nous vous relations les difficultés vécues par les voyageurs en cette fin d’année, période de vacances scolaires. Malgré les coups de gueule des représentants de la région, Franck Dhersin, vice président dédié aux transports, en tête pas d’amélioration. Malgré la décision de Xavier Bertrand de suspendre les paiements à la SNCF, les voyageurs sont confrontés à des mesures qui compliquent de plus en plus leur quotidien. […]

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