Des mouvements sociaux occupent l’actualité de plusieurs enseignes appartenant à l’AFM (association famille Mulliez) depuis plusieurs semaines.
C’est Decathlon qui débute le bal. Mi octobre, pour la 1ere fois, plus de 800 salariés arrêtent le travail pendant 1 heure, un samedi après midi. Trop nouveau pour que cela soit anodin. Les revendications traitent des salaires. Mais aussi des efforts conséquents que les employés ont fourni pendant la crise sanitaire: adaptation, gestion de la cadence pour les salariés présents compensant les salariés absents depuis le déconfinement.
Mi novembre, de manière inédite, les salariés de presque 40 magasins Leroy Merlin font grève. 3 entrepôts bloqués dont celui de Dourges. Après plusieurs semaines de pression, quelques acquis:
- augmentation plus conséquente que celle prévue par la direction
- doublement de la prime de pouvoir d’achat de 100 euros versée par l’État pour les salariés gagnant – de 2000 euros nets mensuels
Chez Auchan, même phénomène. L’enseigne ne finit pas de perdre de l’argent particulièrement depuis 2015. La crise sanitaire n’a pas arrangé la situation. Les enseignes de grande distribution, ont toutes connu des pertes vis à vis des magasins “physiques”. Des grève intenses, les 17 et 18 décembre, ont été comptabilisées dans toute la France: Perpignan, Beauvais, Cherbourg, Villars, Saint Nazaire. Dans la région, les magasins de Béthune, Roncq, Cambrai, Saint Martin Boulogne ont été particulièrement actifs. L’entrepôt de Carvin se retrouve bloqué par des salariés; Pourquoi une grogne si majeure? La direction n’a pas répondu positivement au minimum demandé par les syndicats. Soit une revalorisation des salaires au même niveau que celui de l’inflation. Ici aussi, il aura fallu y aller aux forceps pour une augmentation de 2,2%. Elle correspond à 1 augmentation du montant d’achats effectués par les salariés dans les magasins. Ils obtiennent également le doublement de la prime de 100 euros. Malgré cela, le conflit n’est pas éteint partout. Le 22 décembre, pour la 3eme fois en 1 mois, 50 salariés ont arrêté le travail et demander une hausse des salaires.
Certains magasins ont subi les conséquences de ces mouvements sociaux. Des produits n’étaient pas disponibles provoquant la colère de quelques clients.
Pourquoi ces crises sociales?
Que se passe t’il pour ces marques faisant partie des enseignes préférées des Français? L’attachement des clients pour ces magasins n’est plus imité par ses salariés. Ils n’hésitent plus à dénoncer les gains des actionnaires qui seraient d’un niveau record pour 2021 dans certaines enseignes dont Décathlon.
Dans les 3 cas, la direction a décidé d’avancer les NAO (négociations annuelles obligatoires) prévues en mars 2022…histoire de gérer au mieux ces conflits en pleine période de fêtes de fin d’année. Mais la pilule passe mal. Pas de prise en charge des 16% de chômage partiel, indemnisés par l’Etat aux salariés concernés à hauteur de 84% quand bien même les aides publiques ont été conséquentes.
Comme chaque année, Gérard Mulliez, le maître de toutes ces enseignes parmi tant d’autres, détient la 5eme fortune de France, avec un peu moins de 50 millions d’euros, en augmentation par rapport à l’année précédente.
Crédit photo: ville de Villeneuve d’Asq
Le miroir du Nord, 2021.Dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine